Le prologue de ce topic prend fin, et le premier chapitre de mon histoire avec la S15 s'ouvre à présent. Les amis, préparez-vous à un post particulièrement dense, car il y a énormément de choses à dire.
Vendredi dernier, je me suis échappé du boulot vers 18h30, direction Gare de Lyon, pour y rejoindre mon meilleur pote et embarquer à bord du seul TGV en partance pour Aix en Provence (grève oblige). Le trajet se passe sans accroche et ses parents, qui vivent dans la région, nous récupèrent à l'arrivée aux alentours de minuit.
Le lendemain en fin de matinée, nous voici partis pour un peu plus d'une heure et demi de route afin de rallier le QG de GT Import à Saint Etienne les Orgues. Sur la route, l'excitation monte gentiment, mais après tant d'attente, je ne suis plus réellement impatient.
Pour remettre un peu la chronologie en place:
2015: je commence à rêver de posséder une S15 Spec R.
Avril 2016: premier contact avec GT Import.
Novembre 2017: commande de la voiture auprès de GT Import.
Mai 2018: livraison de la voiture.
Cela fait donc en tout deux ans que j'échange avec Anthony, et trois ans que je pense à avoir cette voiture un jour.
A l'arrivée chez GT Import, lorsque j'aperçois le nez de la S15 dans le garage, j'ai un petit moment d'émotion. Elle est tout simplement sublime dans sa robe Aspen White. C'est le coup de foudre immédiat.
Malheureusement, Anthony ne pouvait pas être présent ce week-end, c'est donc un de ses amis qui nous reçoit, me confie les clés et les documents d'homologation.
Je vais parler d'office du point noir du week-end: la voiture est tombée deux fois en rade.
Ce n'était pas une surprise, car Anthony m'avait prévenu quelques jours plus tôt qu'il rencontrait une panne intermittente. De manière sporadique, les vitres, clignotants, essuie-glace, ventilation, etc. ne fonctionnaient pas. A partir de ces symptômes et des schémas électriques trouvés dans le manuel atelier, j'étais parvenu à identifier à distance la source possible de la panne, au niveau d'un relais qui alimente l'ensemble de ces composants. Sur mes conseils, Anthony a échangé deux relais identiques dans la boîte à fusible. Le souci, c'est que le relais défaillant s'est retrouvé positionné sur l'alimentation de la pompe à carburant.
En faisant un petit tour avec le père de mon pote dimanche après-midi, la voiture s'est donc mise à ralentir d'elle-même, jusqu'à caler une fois à l'arrêt, et ne plus redémarrer. Le relais a claqué pour de bon, et nous voici en rideau sur un bord de nationale. La loose totale !
Heureusement, deux personnes s'arrêtent pour nous aider à la pousser sur un chemin à l'écart. Mon meilleur pote nous rejoint pour me prêter main forte. Je dégaine les outils de ma mallette, que j'avais embarqué en cas de coup dur, et procède à un nouvel échange de relais. Je décide de sacrifier la ventilation habitacle, qui est la fonction la moins vitale, surtout en cette saison. La voiture repart comme un charme et ne causera plus de souci à partir de ce moment.
Je dois dire que je suis assez fier de mon diag efficace.
Et je n'en veux absolument pas à Anthony, qui n'est pas technicien, et a fait ce qu'il pouvait pour dépanner cette tuile de dernière minute.
Départ lundi matin pour rentrer en région parisienne, avec un trajet simple: réseau secondaire de la région d'Aix jusqu'à Grenoble, autoroute de Grenoble à Mâcon, retour sur le réseau secondaire de Mâcon jusqu'à notre étape dans la région d'Autun. Le lendemain, fin du trajet majoritairement sur l'A6.
C'était l'occasion de faire plus ample connaissance avec la voiture et de vous livrer mes premières impressions.
Dès les premières secondes, constat sans appel: la voiture n'a pas été conçue pour accommoder quelqu'un de ma stature. Je fais 1m94, ce qui me place déjà dans la catégorie "grandes perches" en France/Europe, alors ne parlons pas du Japon où l'homme moyen fait 1m72.
Malgré tout, j'arrive à trouver une position confortable, grâce à l'assise très basse des sièges d'origine. Seul bémol, le port d'un casque sera impossible pour moi, faute d'espace suffisant par rapport au ciel de toit. Mais ça, je m'y attendais, c'est ma malédiction dans tous les coupés.
Hormis ce point, je trouve l'habitacle bien fini et ergonomique. A part le commodo des feux/clignotants qui échange de place avec celui des essuie glace, rien ne nécessite de se faire un nœud au cerveau. Au niveau équipements, je dispose du toit ouvrant électrique deux positions, rétroviseurs réglables et rabattables électriquement, caméra de recul (non d'origine, mais très pratique), turbo timer Blitz... Et un poste double DIN qui parle en japonais et dont le GPS essaie de trouver la voiture sur l'archipel.
Le poste contient d'ailleurs des dizaines d'albums de musique de l'ancien propriétaire. Au menu, rock des années 50/60, et quelques rares albums de punk rock nippon. Sensations garanties
Une fois sur la route, on sent bien que l'on est ici dans une sportive. Les commandes sont relativement lourdes et précise. Bon feeling.
Les performances du SR20DET
'Notchtop' sont tout simplement fabuleuses. D'une grande souplesse, il relance sans problème dès les bas régimes, et lorsque le turbo commence à charger, c'est un vrai bonheur.
En comparaison de mon B16A2, il m'a fallu m'habituer au côté "élastique" d'un moteur suralimenté. Les réactions sont moins vives, le moteur monte dans les tours avec une certaine inertie.
En revanche, nul besoin d'aller jusqu'à la zone rouge. On a déjà de très belles reprises entre 2500 et 5000 tr/min, favorisées par une BVM6 à étagement court, ponctuées du grognement discret de la ligne d'origine, et le sifflement de la dump HKS. La transmission est assez brute de décoffrage dans son maniement. L'embrayage est sec dans ses engagements, et la boîte demande une bonne décomposition des passages de vitesse. Rien de choquant sur ce type de voiture.
Le comportement dynamique de la S15 a été plus déstabilisant. Habitué aux tractions, ou aux propulsions ultra sécurisantes (BMW), ses réactions de propu brute ne m'ont au départ pas semblé naturelles. Les sensations dans le volant, en courbe, lors des accélérations... rien n'est vraiment comparable. Il faut donc apprendre de zéro, ressentir la voiture, prendre confiance petit à petit.
C'est une voiture plutôt saine dans ses réactions. La direction est précise et efficace. La caisse est très ferme, on a pas vraiment cette impression de contorsion que l'on peut ressentir sur une voiture lambda. Rien de surprenant quand on voit les énormes barres de renfort ajoutées par Nissan sur la carrosserie (deux sont visibles dans le coffre, sous la moquette), ou l'absence de jonction visible entre les brancards et le pavillon. L'amortissement d'origine, malgré ses kilomètres, est encore très correct, et encaisse sans mal les dégradations de la route. Les pneumatiques en 225 suffisent à assurer la motricité de la voiture en conduite modérée, avec l'aide du LSD lorsque l'on écrase la pédale de droite en sortie de courbe. Chose que j'ai quelque peu pratiqué sur le réseau secondaire de Bourgogne, avec ses routes dégagées et désertes.
Ma seule déception provient du freinage, qui manque de mordant et de puissance. Avec des étriers 4 pistons devant, je suis plutôt perplexe. Mais je pense que les freins sont loin d'être au meilleur de leur forme. J'en dirais plus dans un autre post.
Alors que dire pour synthétiser un peu les mille premiers kilomètres parcourus au volant de ce petit monstre japonais ?
Tout simplement que je suis entièrement satisfait de mon achat. La voiture correspond totalement à mes attentes: dans un état général exceptionnel pour son âge, c'est une sportive performante donc l'esprit est conforme à ce que je souhaitais. Elle n'est pas exempte de défauts, mais j'en dirais davantage quand j'aurais terminé de faire le tour de la mécanique, en l'inspectant sur un pont. Toutefois, rien de ce que j'ai pu constater ne m'effraie, compte tenue de ses dix neuf ans. Et j'ai plutôt hâte de commencer à corriger chacun des points nécessitant de l'attention pour qu'elle soit vraiment ultra saine.
La longue attente pour l'avoir, sa rareté, sa provenance exotique qui lui donne une véritable âme, font que je me sens lié à cette S15 plus qu'à toute autre voiture.
Je dois remercier Anthony de m'avoir trouvé cette perle rare à l'autre bout du monde, et d'avoir assuré un service impeccable du premier jour à la livraison. GT Import est vraiment la référence pour un import JDM. Merci également à mon meilleur ami de m'avoir accompagné tout au long du week-end, et à Arthman et son frère de nous avoir hébergé lors de notre étape lundi soir.
A bientôt pour la suite de l'aventure !