Petit débriefing de ma sortie piste du 29 juin 2014 à Croix en Ternois.
Découverte du "nouveau tracé". Plutôt les améliorations apportées au tracé existant.
Concernant la météo, tôt le matin c'était plutôt humide, puis ça a commencé a sécher et la ... la pluie a recommencée. La piste s'est trempée jusqu'au point qu'un ruisseau traversait la piste un peu après le pont. Puis en début d'aprem la pluie s'est arrêtée et la piste a commencée à sécher à nouveau.
Autant vous le dire tout de suite, je me suis rarement autant éclaté. Y avait assez peu d'auto en piste et c'était vraiment des gentlemen drivers. Donc pas l'ambiance poubelle cup "poussetoioujetedéfonce". Mon auto était prête, j'avais des Federal 595RS-R qui n'avait qu'une journée piste calme dans les dents, donc tout à fait opérationnels. La T° extérieure était basse donc pas de souffrance imposée à la mécanique. Et mes freins fonctionnent à nouveau à leur plein potentiel !
L'humidité et/ou la pluie invite à l'humilité et à la qualité de pilotage. J'adore. Oui, je suis comme ça, j'aime la finesse !
La RX-7 a été impériale. A la hauteur de sa réputation j'ai envie de dire. Après avoir fait le tourniquet d'Abbeville et m'être légèrement ennuyé (si, si), j'ai redécouvert mon auto. Une auto avec un châssis merveilleux, qui va exactement ou on lui demande, qui ne sous-vire qu'a l'extrême limite, qui a une capacité de plonger à l'intérieur (ou refermer la traj') hors du commun et ceci même sous une pluie intense. Un châssis qui pardonne les petites erreurs, mais beaucoup moins les grosses. Un train avant qui informe du grip mais un train arrière qu'il faut apprendre à dompter. On ressent physiquement que la répartition des masses se fait bien "plus" sur l'arrière que sur l'avant, donc on apprends a ne pas louper ses freinages avant le virage car les finir dans le virage implique un fort risque de perte de contrôle sous la pluie. Ces informations assimilées, c'est juste un véritable bonheur de profiter d'un aussi bon châssis analogique, avec ZÉRO aide à la conduite. L'homme et la machine, c'est tout. Ceci dit, il faut tout relativiser, c'est pas une Lotus Elise, la RX-7 pèse 1200kg, les masses en mouvement sont assez importantes et ça se conduit avec ces paramètres bien en tête.
Mais voilà, l'auto est bien plus à son aise sur ce Tsukuba Français qu'à Abbeville. Même les rapports de boite semblent pensés pour ce circuit. Elle peut enfin exprimer son potentiel moteur.
J'ai pas encore parlé du moteur ?
Ralala ce moteur ... Je crois savoir qu'il a fait une partie du spectacle à lui tout seul ce dimanche. Les spectateurs/pilotes venaient me voir pour me dire :
spectateurs a écrit :"Hey ! Ca crache des flammes de 50cm à chaque rapport ton engin ! Et ça claque comme un coup de fusil au rétrogradage !".
Oui. En effet. J'ai viré le catalyseur, remplacé par un silencieux, et soigné une cartographie aggressive/réactive sur l'accel pump. Le 13B-REW chauffe la ligne au rouge, et l'essence imbrûlée projetée en dehors des housing s'enflamme avec l'air frais qui fraye son chemin dans la ligne à la coupure des gazs. Résultat : de la chaleur, des flammes et du bruit. L'Enfer sur Terre en somme ...
En tous cas, avoir ce 13B sous la pédale de droite est un vrai bonheur aussi, sauf peut être à la transition turbo, mais ça c'est une autre histoire. Il distille son couple sur une telle plage de régime qu'on peut aussi bien faire le tour du circuit en 2 qu'en 4 !
Niveau puissance, il surpasse notablement le M3 3.0L préparé
(@340cv, vidé et track only) de Flamands
(super sympas) présents ce jour et avec qui j'ai échangé. Son couple étant supérieur à celui du moteur BMW, je ne lui laissais strictement aucune chance dans la ligne droite, passant de derrière à devant lui en l'espace de quelques centaines de mètres, le gratifiant, en plus, de quelques flammes crachées à son encontre comme une ultime humiliation.
(joke !)
Reste à vous évoquer un dernier détail : le train arrière. Cette zone du véhicule ou naît l'ivresse. Il est un peu spécial ce train. Déjà faut savoir qu'on est assis juste en amont, surtout moi avec mon siège modifié et reculé au max. Donc on le ressent plutôt bien et c'est tant mieux, parce que autant avec les 250cv/30mkg OEM il est relativement calme, autant avec un moteur préparé il a tendance à devenir sauvage. Clairement, sous la pluie, pour un néophyte ça serait le drame absolu. Mais pour un conducteur (pilote?) un minimum expérimenté c'est l'extase.
En simplifiant y a 3 modes :
- Caresser la pédale d'accélérateur et travailler ses traj', il ne bronche pas et passe très fort avec un grip ressenti dans le bas du dos.
- Charger l’accélérateur en sortie de courbe pour contrer un sur-virage naissant ou juste pour le fun et il va se décaler instantanément, vous gratifiant d'un petit travers qu'il suffit de corriger d'un mouvement de volant.
- Écraser l’accélérateur : tête à queue, sanction immédiate et irrévocable vu la masse en mouvement et sa répartition très différente d'une BMW ...
Pour tout vous avouer, j'ai passé la matinée sous la pluie à me fendre la poire en léger travers à chaque sortie de virage. Ca faisait bien rigoler les Flamands dans les paddock, qui me mimaient un mouvement de contre braquage en souriant. C'était Jouissif. Les 595RS-R ayant un grip tout à fait acceptable dans ses conditions, tout était sous contrôle. (Je n'ai fini à l'envers que sous la pluie torrentielle).
Au final, je signe un 1'07 sur le mouillé et en semi-slick, je m'attendais à pire ! Et surtout, à part la Lancer EVO8 de mon pote Zaz, ben ... Personne ne m'a dépassé à la régulière ... Ni la Clio RS de course, ni la Mégane 3 RS, ni la M3 et la Lancia Delta 250cv des Flamands, ni la Seat Diesel de course ... Je pense donc que l'auto est efficace parce que, même si je commence à bien la connaitre, je ne suis pas Alain Prost !
Le circuit de Croix en Ternois est vraiment au top, les modifications l'ont rendu encore plus interessant. Mon analogie avec Tsukuba un peu au dessus vous aura peut être choqué, mais c'est exactement le même genre de circuit, il fait d'ailleurs pratiquement la même longueur (2km). Et tomber sous la minute à Croix est un véritable challenge !
Et à la fin de cette super journée circuit, la Mazda et son fameux "moteur rotatif pas fiable" est rentrée seule, par la route, à un train de sénateur, vitres ouvertes, admirant le paysage du Ternois enfin réchauffé de quelques rayons de soleil, jusqu'à son antre pour y dormir jusqu'au prochain track day ...
Aller une petite vidéo sur du full wet : [Vidéo:
http://youtu.be/xJ-ZI7XSYlU]
Cool down, après la première session du matin (M3 et Lancia dans le fond) :
Je vous ment pas pour les flammes. Ca chauffe tellement la sortie que ça fond le pare-choc !
En milieu d'aprem avec la Mitsu Gr.N de mon pote.
PS : Un mec est venu me voir sur la ligne de départ des stands (j'étais casqué et arnaché) avec un regard plein d'interrogation pour me poser quelques questions sur un ton angoissé :
- "C'est un moteur rotatif ?"
- "Oui, oui."
- " Mais alors y a pas de frein moteur ?"
(angoissé)
- "Ben si. C'est comme un 6 cylindre en ligne si vous préférez."
- "Ha oui, mais quand même sans frein moteur vous faite comment ?"
- "Ben j'utilise mes freins ... Et il vaut mieux, parce que sinon je vais pas aller loin ..."
Bref, la discussion vide de sens ...