Présentation vidéo - Toyota C-HR : que reste-t-il à Lexus ?
À quelques mois de sa commercialisation prévue en fin d'année, le Toyota C-HR continue de se livrer petit à petit. Après avoir découvert officiellement l'extérieur définitif au dernier Salon de Genève ainsi que sa fiche technique, c'est à Milan que nous avons été invités par le constructeur japonais pour monter pour la première fois à bord, afin de constater si l'originalité de l'extérieur se poursuit à l'intérieur.
Voilà une voiture qui se sera fait attendre puisque le Toyota C-HR a fait l'objet de pas moins de deux concept-cars, un premier présenté en 2014 puis un second en 2015, avant d'être enfin dévoilé dans sa version définitive cette année, au Salon de Genève. Le dessin ne s'est entre-temps que très peu assagi et ce crossover compact affiche toujours une personnalité affirmée, avec des ailes gonflées dans un style qui rappelle celui du Nissan Juke, tandis que les feux arrière semblent avoir été directement transposés de la dernière Honda Civic. Le profil avec la ligne de toit plongeante et les poignées de porte arrière intégrés lui donnent une ligne dynamique malgré une garde au sol élevée, conformément à son nom qui est l'acronyme de « Coupé High Rider », qui peut se traduire par « coupé haut sur pattes », ce qui le place directement face à des crossovers compacts typés « mode » comme le DS 4 Crossback ou le Mini Countryman. Ce choix stylistique original est en tout cas parfaitement assumé par Toyota qui pense que c'est une des clés pour faire sortir le C-HR du lot dans une catégorie désormais surpeuplée où les modèles se ressemblent beaucoup. Et il suffit de voir les chiffres de vente du Juke pour se convaincre que cette stratégie peut payer.
Cette originalité se poursuit sous le capot. Développé sur la plateforme TNGA inaugurée par la Prius de quatrième génération, le Toyota C-HR sera donc proposé avec non seulement un 1,2 l turbo essence de 116 ch et 185 Nm associé à une boîte de vitesses mécanique ou CVT, cette dernière étant de plus disponible en transmission intégrale, mais aussi avec un 1,8 l hybride de 122 ch pour lequel 3,7 l/100 km et 85 g/km de CO2 sont annoncés et qui le fait entrer dans le club très fermé des Suv compacts hybrides où ne se trouve aujourd'hui que le Kia Niro.
Mais tout cela, nous le savions déjà. Ce qu'il restait encore à découvrir, c'est l'habitacle. Alors, est-il à la hauteur de l'extérieur flamboyant ? Tout à fait, même si la Prius 4 met déjà la barre haute en matière d'originalité. Comme pour la Mirai, c'est ici le grand écran central de 8 pouces qui, positionné très haut, domine la planche de bord, et est surligné d'un insert bleu satiné du plus bel effet qui court jusqu'aux panneaux de portières avant. Il inaugure d'ailleurs une évolution du système d'exploitation, plus facile d'utilisation, qui sera étendue sur l'ensemble de la gamme Toyota. L'instrumentation adopte la présentation très Mazda composée de deux compteurs au fond de fûts biseautés et séparés par un écran central couleurs de 4,2 pouces. Dans la console centrale légèrement tournée vers le conducteur, les commandes de climatisation et des sièges chauffants reprennent une forme de losange que l'on retrouve aussi dans les boutons du volant. Enfin, les sièges offrent un maintien étonnant tant au niveau du dossier que de l'assise, au point de presque mériter le nom de baquet. D'un point de vue général, ce qui frappe est le gain indiscutable en matière de qualité perçue. Toyota n'a jamais eu de soucis avec l'assemblage mais le choix des matériaux laisse souvent à désirer, avec des plastiques creux ou rugueux. Ce n'est pas le cas dans le C-HR qui se rapproche grandement des standards de Lexus. Au final, la seule fausse note vient encore et toujours de cette horloge numérique que Toyota traîne de modèle en modèle et qui semble tout droit sortie d'un four micro-ondes des années 90.
C'est cependant le seul vestige du 20e siècle que l'on peut trouver dans le C-HR qui propose sinon des équipements tout ce qu'il y a de plus modernes. Dès l'entrée de gamme, il offre ainsi la climatisation manuelle, le système de sécurité précollision avec détection des piétons, le régulateur adaptatif, l'alerte de franchissement de ligne, la gestion automatique des feux de route et des rétroviseurs dégivrants. Le milieu de gamme ajoute notamment des jantes alliage de 17 pouces, la climatisation automatique bizone, la lecture des panneaux et l'écran central tactile de 8 pouces. En haut de la pyramide des finitions, deux thématiques sont proposées, une d'inspiration plus sportive avec carrosserie bi-ton et sièges chauffants (celle des photos), l'autre plus « classe » avec sellerie partiellement en cuir et rétroviseurs rabattables électriquement, complétant de plus la dotation de jantes de 18 pouces et de vitres arrière teintées. Enfin, un système audio JBL particulièrement pointu sera proposé en option, avec huit canaux, un ampli de 576 W et 9 haut-parleurs, dont deux tweeters insérés dans les montants de pare-brise et un caisson de basse de 19 cm à l'arrière.
Deux adultes peuvent prendre place confortablement à l'arrière, avec suffisamment d'espace au niveau des genoux comme de la tête, mais il faudra supporter des surfaces vitrées limitées à la portion congrue, sacrifiée sur l'autel du design, mais qui se baissent tout de même contrairement à celles d'une DS4. À 370 litres, le coffre offre enfin un volume en dessous de ce qu'on peut attendre d'un véhicule de 4,36 m, avec un seuil de chargement élevé, mais tente de se rattraper avec un dossier de banquette 2/3 1/3 se rabattant pour offrir un plancher plat.
On connaît désormais tout de ce C-HR à l'exception des tarifs - que l'on nous promet entre ceux de l'Auris Touring Sports et du Rav4, ce qui devrait donner une entrée de gamme autour des 25 000 € - et des sensations de conduite qu'il offre. En attendant les essais presse qui auront probablement lieu vers octobre, quelques semaines avant la commercialisation, Toyota nous promet qu'un soin particulier a été apporté pour satisfaire les exigeants conducteurs européens, avec une direction précise et des mouvements de caisse maîtrisés.
En prenant un peu de recul face à ce C-HR, une question se pose : pourquoi n'est-il pas sorti sous le blason Lexus, division premium de Toyota ? Il en a en tout cas toutes les caractéristiques, avec une ligne extérieure clivante et une finition intérieure excellente. Si son dynamisme est à la hauteur de ce qu'annonce le constructeur japonais et avec le soutien d'une mécanique hybride encore rare dans la catégorie, il sera sans aucun doute une proposition à ne pas négliger dans l'offre particulièrement riche des SUV compacts.
Source Caradisiac