Compte-rendu sortie circuit Croix-en-Ternois
Après 4 ans sans sortie circuit,
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l’envie était grande faire un peu mieux connaissance avec ma S2000 sur la piste, aussi bien pour la décrasser (j’ai vraiment eu l’impression de finir son rodage) que pour cerner son comportement routier en l’état. J’ai eu l’opportunité de tourner sur le circuit de Croix-en-Ternois, que je connais bien pour y avoir posé les roues avec ma Civic et ma première S2000 : pas trop long, assez technique, plutôt rapide, abrasif, avec un nombre de virages limités permettant de se concentrer sur les sensations en provenance du châssis.
La journée
Speed Day Mines 2015 était organisée par l’école d’ingénieurs des Mines de Douai, et je tiens à saluer l’équipe pour la qualité générale de l’organisation et l’ambiance sympathique qui a prévalu tout au long de la journée : café, baptêmes de piste, photographes, tentes pour la restauration et consoles de jeu à disposition, bref, tout ce qu’il fallait pour passer une bonne journée malgré le froid vif ! Merci à eux.
Ma S2000 était prête pour la sortie : vidange à la Motul 300V, boîte et pont vidangés, freinage Honda neuf (disques, plaquettes, liquide), bougies récentes, hard-top remisé au garage, gonfleur et roue de secours dans le break d’assistance (merci
Renaud !
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)… et Michelin Primacy tout juste rodés (on y reviendra). En arrivant à St Pol-sur-Ternoise, plein de SP98, réservoir à ras bord et
jerrican à la station-service locale (bien m’en a pris, j’ai pu tourner toute la journée sans avoir à refaire le plein) :
Mine de rien, cette sortie prend du galon au fil des ans, et a accueilli un plateau très fourni, dont de très belles monoplaces qui roulaient en catégorie « Proto » :
En marchant dans le paddock, à côté des Clio RS, Megane RS, Subaru Impreza et 205 GTI habituées à limer le tarmac de ces journées circuit, on pouvait voir quelques belles autos, notamment une paire de CRX EE8 affûtés pour la piste : vidés, arceautés, swappés B18, montés en semi-slicks et bien équipés en châssis, de vrais avions capables de tenir la dragée haute à des Porsche 911 GT3 de compétition !
Mention spéciale également à la M3 préparée spécialement pour la piste, un beau projet de passionné amateur, soigné dans les moindres détails, qui marchait très fort dans une sonorité de 6 en ligne dopé aux hormones, une bombe :
Evidemment, il y avait une Lotus Elise en version SC (une 2-Eleven s’était jointe à la fête également) :
Jolie surprise, est arrivée en cours de matinée une vieille BMW Série 6 de compétition de toute beauté, qui était l’une des voitures disponibles pour des baptêmes de piste :
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N’y tenant plus, session « Tourisme », feu vert, à nous la piste !
Première session tranquille pour finir de roder le freinage, vérifier sa bonne tenue et voir si les pressions des Primacy sont bonnes. Ça a été l’occasion de constater de visu la différence de vitesse hallucinante entre ma bonne vieille auto et de véritables pistardes comme le KTM X-Bow et la Lotus 2-Eleven :
Evidemment, j’étais devant la Trophy-R :
Retour au paddock pour refroidir la mécanique et faire un
check de l’auto, effet miroir avec la Mercedes SLS venue se joindre à la fête :
Bilan de cette première session un peu mitigé, car le châssis accuse son âge (135000 kms), en amplifiant les transferts de charge entre l’avant et l’arrière : ça sous-vire gentiment en entrée, puis l’arrière tend à partir sur le filet de gaz, et au lever de pied ça sous-vire à nouveau.
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Le tout sans progressivité, passant d’une phase à l’autre sans transition, avec une trop forte réactivité due à la trop grande souplesse des suspensions (à l’arrière).
De plus, mon manque d’expérience sur cette auto a fait que j’ai entamé la journée en conduisant de manière un peu brutale, en tricotant avec le volant (satanée démultiplication !
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), en limite de freinage et sans douceur à l’inscription, un peu comme je le faisais avec ma ph.1… sauf que là, ça ne marchait pas pareil ! Je me suis donc appliqué à suivre les conseils de l’ami
Fend,
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qui lors de nos nombreux échanges me parlait de l’importance de la douceur à l’inscription, et de la nécessité de maintenir un angle constant au volant pendant la totalité de la courbe pour limiter les transferts de charge et favoriser la stabilité, condition nécessaire à la vitesse de passage, surtout sur une voiture aux suspensions - trop - souples.
Dont acte.
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Prenant la mesure de ma GT, les sessions se sont enchaînées à raison d’un quart d’heure toutes les heures, soit trois sessions le matin. Je me suis trouvé en début un camarade de jeu arrivé un peu tardivement en Clio 2 RS :
Bagarre sympathique avec un proprio très sympa qui avait un beau coup de volant !
Pour la petite histoire, la Clio était bien équipée, Pilot Sport aux quatre coins, freinage upgradé, B14, reprogrammation, une jolie petite bombe. Intéressant de voir comment l’équilibre naturel de la S2000 a pu compenser le manque d’adhérence des pneus.
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Sur les photos prises par
DICK-HONDA, on peut voir le train arrière beaucoup travailler, en exploitant au mieux l’adhérence des deux essieux :
En roulant avec des lièvres de niveau équivalent, les conseils de
Fend en tête et boosté par les conseils de
Renaud qui m’a accompagné durant la session suivante, tout a commencé à se mettre en place. Freinage dégressif maintenu très tard jusqu’à la finalisation de l’inscription pour limiter le sous-virage (amplifié par les Primacy), inscription en douceur avec un angle au volant le plus réduit et le plus constant possible, regard porté - beaucoup plus ! - loin vers la sortie, et une fois sur les pneus gestion de la sortie en dérive des quatre roues voire en léger contre-braquage à l’accélération. Purement jouissif !
Au final, certains virages sont passés très fort, roues avant débraquées, à la limite entre le
grip et le
drift :
Selon
DICK-HONDA, ça lui a évoqué
God Hand (les « initiés » comprendront
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), furtivement sans doute :
Retour au
paddock pour souffler après ces révélations sur l’équilibre originel du châssis de la S2000, tandis que
DICK-HONDA bavait littéralement sur la N600 équipée course qui venait faire des tests, et je le comprends :
On peut dire qu’il y allait fort avec son pot de yaourt !
Puis dernière session en compagnie d’une Clio 3 RS WSR (World Series by Renault), très bien conduite, qui a un châssis hallucinant, mélange de mobilité miraculeuse de l’arrière au freinage et de motricité absolue en sortie, regardez comment ça passe corde sur trois roues !
Du coup, il a bien fallu sortir la
maximum attack !
Puis retour au
paddock pour terminer une journée bien remplie…
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Alors, que retenir de cette journée ?
Tout d'abord, la répartition 50/50 des masses est le gage d'un équilibre fabuleux lorsqu'il s'agit de passer un virage.
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Même avec des pneus routiers, l'exploitation optimale des essieux avant et arrière ont permis d'extirper tout le
grip possible des Primacy, et de freiner très fort, notamment de l'arrière. Au point de jouer sans problème avec des Clio RS,
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réputées pour être des bêtes de circuit, surtout quand elles sont un peu préparées. Il y en a qui ont été quelque peu surpris...
Ensuite, j'ai pris un pied monstrueux à aller aux limites de mes pneus, avalisant de fait ma démarche de réduire le
grip de ma S2000 pour pouvoir mieux jouer avec ses limites. Tout n'est pas parfait, notamment dans la transition entre sous-virage et sur-virage trop sèche, mais ça va dans le bon sens. J'ai tourné en 1:12' au tour, contre 1:09' avec ma ph.1 chaussée en Bridgestone S-02. Trois secondes moins vite certes, mais au moins trois fois plus de plaisir à maîtriser ma S2000 sur le fil, en dérive des 4 roues !
Enfin, il est acquis que la S2000 est un authentique athlète, faite pour l'effort, qui ne se révèle totalement qu'en l'utilisant au maximum de ses capacités, quand d'autres ont jeté l'éponge bien avant... Le freinage d'origine Honda encaisse sans broncher, aucun
fading sur la journée entière, pourtant menée à bon rythme. Et surtout, le
feedback et la réactivité de l'auto sont miraculeux, le Torsen y étant sans doute pour beaucoup en sortie de virage. Oubliez la ville, l'autoroute, les embouteillages, tout ce qui rend la route ennuyeuse... Car quand on l'utilise pour ce qu'elle sait faire, la route menée tambour battant, les routes de col, les virages, la piste, tout ce qui donne du sel à la conduite, la S2000 est tout simplement exceptionnelle.
Vous l'avez compris, je suis - enfin ! - tombé amoureux de ma S2000.
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