Introduction
Certains sont déjà au courant de mon petit problème... Vendredi, jour de mes 30 ans, des gens habillés en bleu sont venus cueillir le papier rose qui ornait mon portefeuille depuis plus de 12 ans. Voilà, ça c'est annoncé. Je préfèrerais qu'on en parle pas plus ici, merci
La veille javais redémonté et graissé mes coupelles et j'ai resserré à bloc tout ce qui était direction. J'ai ainsi réussi à éliminer du jeu. Je penses donc que le problème que j'avais étaient très amplifiés par de mauvais serrages. D'autre part, j'ai pu largement augmenter le carrossage car les camber-kit Eibach reposaient en position "de base" (là aussi dû à aux mêmes serrages insuffisants), je les ai donc braqué à fond puis j'ai tout resserré à la péteuse.
Le lendemain de ces travaux, et juste avant mon petit problème sus-mentionné, je me suis fait 2 cols à l'occasion d'une ballade dans le magnifique massif du Triève par un temps frais et sec donnant le champ libre au soleil pour illuminer les routes d'une lumière railleuse... Lumière qui fût de plus en plus chaude et rougeoyante à mesure que j'augmentais la cadence... C'est dans ces conditions féeriques que j'ai été à la re-découverte de mon châssis.
C'était la première fois que je le testais sérieusement depuis mes travaux qui ont commencé en août. Aller, je vous l'avais promis, je vous raconte :
A la recherche des limites de mon nouveau setup
Autant que j'annonce la couleur tout de suite parce que tout le monde s'en doutais : je ne sais plus où sont situées les limites de son châssi tant mon EP3 est transfigurée... Elles doivent être bien loin, il faut que je parte à leur recherche sur circuit parce que là on est loin de ce qui peut se faire sans danger sur route ouverte ! (et de toutes façons je n'ai plus le droit de rouler sur routes ouvertes)
Sur les changements d'appuis ou entrées de courbes le train avant est hyper précis et extrêmement réactif, je dirais même incisif car impossible de le mettre en défaut (sauf graviers ou humidité). Ça donne un sentiment de confiance qui permet d'attaquer de plus en plus vite pour constater que :
Sur les grandes courbes, les transferts de masses longitudinaux travaillent bien avec les Bibi taré d'origine : un simple frein moteur permet de charger le train avant juste ce qu'il faut, on dose alors la répartition des charges entre les 2 trains avec son simple pied droit, et on passe à des allures impressionnantes ! Provoquant même du sur-virage en relâchant le pieds droit un peu plus brusquement !!
J'ai encore jamais eu assez de visibilité et de largeur d'asphalte pour atteindre cette limite d'adhérence sans danger ! Avec sa prise de rouli nettement mieux contenue qu'avant et le carrossage proche des 2°, on sent bien que la surface des semi-slick en 235 est parfaitement collée de tout son large à la route, sans carrossage positif et sans tirer sur le flanc... Ça donne une impression de grip vraiment grisante, on en finit plus de jubiler à s'infliger des G latéraux virage après virages, on voudrait que la route soit fermée ou que la visibilité soit infinie pour aller toujours plus loin
Dans les épingles et virages serrés, la chasse extrême accentue encore ce phénomène, c'est con mais j'ai vraiment eu l'impression que plus je passais fort plus ça accrochais. Dans cet exercice le train avant mérite d'être encore plus chargé à l'aide d'un freinage bien plus tardif qu'avant et surtout bien dégressif grâce à la précision et au feeling que m'apportent les étriers Brembo. Ainsi chargé le train accuse encore plus de rouli et c'est là que les coupelles sur mesures entre en jeu : le braquage important des roues sur ces virages serrés combiné à la chasse limite excessive (4° quand même) des jambes de force apporte le surplus de carrossage négatif nécessaire à de telles charges.
Résultat : plus j'avançais sur cette route, plus je retardais mes freinages et à chaque fois j'étais surpris de la puissance que je pouvais appliquer en entré de virage sans blocage de roue et en gardant un train avant collé !
Je ne suis même pas parvenu à faire couiner mes pneus tant ça tient le pavé, j'y suis allé même très fort sans que rien ne bronche ! Le tout est absolument collé à la route et même les creux et bosses les plus traitres sont parfaitement absorbés par les suspensions. Vraiment Bilstein a fait un très beau boulot sur le tarage des ressorts Eibach et les réglages de détente et compression de ses B14. Même si j'aurais préféré des B16 pour faire joujou à la base, aujourd'hui je ne regrette absolument pas ce "
second" choix. Pour ce qui est de faire retarer les ressorts, j'ai du boulot avant de maitriser déjà le comportement de la CTR avec ces réglages pour pouvoir savoir ce que je demanderais au préparateur !
Pour terminer, sur le comportement châssis : les sorties de virage se faisaient ensuite en force grâce au torsen qui, plus utile que jamais, m'a permis d'appliquer le couple sur la roue extérieur qui bénéficie d'un appui énorme sans mettre à défaut la motricité sur de la roue intérieur au virage bien délestée. Résultat, comme une barque tourne à droite quand on ne rame qu'à gauche, tous le couple du K20 me servait à revenir fort à l'intérieur au lieu de mettre à mal la motricité ce qui aurait pu causer du sous-virage et des trajectoires élargies.
Conclusion
Avec un setup pareil, il vaut mieux que la ceinture soit bien bloquée ! Et un baquet mieux ajusté et plus englobant ne serait clairement pas un luxe... Ça permettrais d'exploiter des commandes dont la précision est mise en valeur par un châssis très réactif et ce sans être gêné par le ballottage du bassin et du dos. Elle mériterait aussi que j'enlève l'ABS pour encore plus charger la roue avant extérieure au virage. Mais sur EP3, qui dit pas d'ABS, dis plus de répartition AV/ARR électronique du freinage avec le risque que les roues arrières se bloquent trop facilement.
Bref, j'ai ressenti des émotions plus fortes que jamais grâce à ma CTR et ses amis les Gs ! :heart:
Et si dans ma jeunesse je ne me préoccupais que des Gs à l'accélération, aujourd'hui je suis rassasié avec de bons virages et je prend mon pieds en faisant progresser mes techniques de pilotage. Cette passion ne me serait peut-être pas venu si je n'avais pas tutoyé la prestigieuse appellation "Type-R"...
Merci Honda
J'espère que la marque saura continuer à nous produire des auto de cette trempe malgré le tournant que prend l'industrie automobile en ce moment.
Ma seule réserve se porte sur la puissance de freinage, avec ce setup il faut vraiment appuyer fort et ça monte pas en température très vite j'ai l'impression. Je n'ai pas fait de descente suffisamment longue et avec des freinages suffisamment intenses & long pour faire monter en température les Pagid jaunes... En attente d'un essai sur circuit donc.
Malheureusement pour moi, je n'ai qu'une envie : y retourner... Et je peux plus :tron:
EDIT : pour les photos, c'est du recyclage, mais je ne voulais pas vous fournir un pâté pareil sans l'illustrer :ange: