22-02-2008, 21:06:23
tiré de l'article l'Automobile de 1973...
« Un moteur tourne avec 60% d'eau et 40% d'alcool ». La nouvelle a traversé toutes les salles de rédaction depuis le début de l'année. Ici, à l' « Automobile », l'information n'a pas résisté à deux discussions. Depuis la crise du pétrole [1973] on se méfie des inventeurs. Mais cette fois les choses sont plus sérieuses. On a vu dans les rues de Rouen une Citroën équipée du moteur à eau se déplacer comme n'importe quelle autre voiture et entreprendre dans la campagne environnante une promenade de 100 km sans le moindre ennui. L'évènement sort des limites étroites du fait divers ; pas de doute, la balade tourne à l'exploit.
Le rendez-vous, c'est un garage qui affiche une mine de province. L'artisanat vit encore, et le bon diagnostic d'un moteur qui s'essouffle peut être fait sans ordinateur. L'atelier accueille une dizaine de voitures. On est loin du laboratoire.
Jean Chambrin et Jack Jojon nous accueillent. Deux bons Français, comme vous et moi ; dans les yeux la joie de vous expliquer ; dans le regard aucune prétention, la logique et les formules on le sent tout de suite c'est ailleurs : dans les mains, dans la tête !
Le banc est à deux pas du bureau. Il accueille un moteur Dodge. Narquois le gros réservoir d'eau tend vers l'alimentation son tuyau de plastique alors qu'à droite un bidon d'alcool jette un autre défi.
L'apprenti fait le plein avec de gros arrosoirs qui viennent tout droit du robinet. On tourne deux vannes, on lance un démarreur : cela tourne. « Vous voyez ce n'est pas plus compliqué que cela ». La malice vient d'illuminer un court instant le visage de Jack Jojon.
"Je vous l'ai dit, nous sommes lucides. Notre obsession c'est la preuve par 9, ce n'est pas le panache d'une quelconque soirée dans un ministère ou une préfecture. Nous ne travaillons qu'avec nos seuls moyens. Notre expérimentation nous l'avons menée sur une berline qui avait huit ans d'âge et sur un Dodge de récupération.
Ce dernier a fait 1500 km mais nous sommes très conscients que la faiblesse de ses moyens a retardé notre délai de mise au point. Après il y a l'avenir avec un moteur dont l'alimentation reviendrait essentiellement à de l'eau, de l'eau d'égout."
(faut quand même pas oublier de retirer les outils de réglage, avant d'aller faire un tour...le tournevis et le marteau...)
Quoiqu'il en soit, si les premiers tests ont été prometteurs, cette invention n'a jamais été mise sur le marché et Chambrin n'a jamais révélé le "secret" de sa "boite noire" ( l'échangeur thermique ).
la fin de l'histoire :
"De 1974 à 1979, il a vécu au Brésil où il a équipé des voitures avec son moteur, alimenté à parts égales avec de l'alcool de canne à sucre et de l'eau.
Mr Chambrin est décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 54 ans au Brésil."
ou
" Connaissant la suite de lhistoire, ce propos me laisse perplexe. Nous savons que Chambrin sest exilé au Brésil, que même sa femme ignorait son lieu de résidence, quil a été donné plusieurs fois pour mort, quil a été revu à Genève bref, nous voici en plein mythe"
ou
"Concernant Mr Chambrin, les informations diffèrent selon les sources, il est considéré comme "disparu". Une hypothèse veut qu'il soit décédé, une autre qu'il se soit "retiré" au Canada et qu'il finisse sa vie dans de "bonnes" conditions financières."