Ah, la casse des K20A, sujet épineux s'il en est puisque les fabricants de protos motorisés par le bouilleur débridés y sont confrontés souvent...
Concernant les bielles : en gros il y a deux types de casse possibles pour une bielle
- la première est la bielle "coulée" : soumise à un effort de compression trop important (synonyme dans le cas du moteur, de couple excessif ou alors de mauvais graissage entrainant serrage ou effort parasite sur la bielle, etc), la bielle s'effondre en flambage et se déforme, entrainant généralement un mouvement non aligné du piston (encore que, certains moteurs de R5 continuaient de tourner presque aussi bien avec une bielle coulée
). Pour l'instant nous n'avons jamais enregistré de casse de ce type.
- la seconde est l'effet inverse, c'est à dire un effort trop élevé en traction. Le principal effort de traction que connaisse la bielle est celui provoqué par l'inertie du piston au point mort haut (et en partie l'effort de friction du piston dans le cylindre dans le cas d'un serrage), et cet effort varie selon le carré du régime de rotation. Il est par ailleurs bien plus élevé à charge nulle (= au lever de pied) car l'explosion du mélange ne vient pas compenser cet effort de traction. Lorsque l'effort de traction admissible est dépassé, on a alors une rupture aussi nette que brutale de la bielle avec des conséquences assez spectaculaires, puisqu'à 9000 tr/min le tronçon de bielle restant provoque des dégâts impressionnants :
(Le train arrière ne tient plus qu'avec la culasse
)
Ainsi, deux causes possibles à la rupture d'une bielle : un serrage du moteur ou un régime trop élevé. Or nous n'avons jamais de bielles coulées, et les cylindres sont très propres, signe d'un graissage correct (à ce propos concernant les températures de fonctionnement, nous sommes maxi à 75°C à l'eau, et 130°C à l'huile, Motul V300 5w50 inside) : ces casses semblent donc dues à des régimes trop élevés pour l'équipage mobile du K20A.
Nous mettons le limiteur à 8400 (avant il était à 8700 et c'était catastrophique), mais il n'est pas toujours simple de dire au client de ne pas se freiner sur la boîte :roll:
Pour le piston :
C'est une cause de casse assez récente, dans le sens où il y au récemment trois casses qui y sont dues et que ce n'était pas arrivé avant. Pour une raison encore indéterminée, la jupe du piston (systématiquement le n°3) casse sous le segment râcleur en face de l'axe de piston, le segment racleur se déforme et ne fait plus étanchéité. Cela provoque immédiatement une légère baisse de puissance, insuffisante toutefois pour alarmer le pilote. Néanmoins, il se crée une surpression dans le bas carter, et le joint de cache culbuteur lâche, du côté de l'échappement, là encore systématiquement. Sur trois casses de ce type, 3 incendies, dont un qui a détruit 50% de la voiture.
Si la cause n'est pas encore clairement établie, il est clair que le piston parait bien faible à cet endroit :