Salut !
Me revoilà après quelques semaines intenses, ponctuées de doutes et même d'un potentiel autre achat d'une mamie civic (AG53) au coeur de la tourmente. Moi qui voulais une auto simple, la Vei n'était peut-être pas exactement le bon cheval de bataille avec sa vanne EGR, sa sonde lambda 5 fils, son vtec-e particulier et ses sautes d'humeur en fonction de la pauvreté du mélange. Une petite civic AG, c'est un peu l'AX japonaise, en plus grosse et plus jolie tout en restant simple...
Démontage
Bref, je me suis lancé un mercredi matin dans le démontage du haut du D15Z1. Dehors, sur l'herbe, sans chandelles, à l'arrache quoi, le dos cassé pour mettre les mains dans une baie moteur au ras du sol.
Prendre son temps, regarder la RTA, avoir des bocaux annotés de la provenance des boulons / vis / rondelles que j'allais remplir. Même si de prime abord il y a de la place pour travailler, il y a des choses qui font ch**r, entre autres le dernier boulon du cache distri derrière le support de pompe de DA...
Une fois tout enlevé méthodiquement, moteur au PMH, courroie notée au crayon craie (sans solvants), démontage de l'allumeur / distributeur (je sais jamais ce qu'il faut dire), plusieurs bains au WD40 pour les cas les plus désespérés, la culasse est sortie dans une petite marée noire (je n'ai pas vidangé et je m'étais servi de la voiture la veille, l'huile n'avait pas eu le temps de tout descendre).
Observations
Et voilà le résultat. Le joint de culasse en parfait état, rien de collé au bloc, il s'enlève comme on débarrasse la table. Un coup de chiffon microfibres et le voilà brillant. La fuite ne venait donc pas de là. Les pistons sont couverts d'une couche de calamine qu'une brosse à dent fera presque disparaître. Le joint du collecteur d'admission est quant à lui assez récalcitrant à décoller mais un peu de patience et une lame de cutter bien utilisée en est venu à bout.
Concernant la culasse, les culbuteurs sont bien brillants, une très légère couche de calamine sur les soupapes. Démontage des culbuteurs et de l'AAC pour mise à l'épreuve, ils ont été clair, il leur fait une culasse nue.
Direction un spécialiste de la culasse pour la mettre à l'épreuve et rectifier.
Ils ont fait du bon boulot, RAS, mais il a fallu 2 semaines pour qu'ils l'aient fini... Autant dire que j'ai du trouver d'autres moyens de transport pendant ce temps.
Remontage
Encore une journée ensoleillée. Je m'extasie devant ces pièces d'orfèvrerie qui sommeillent sous chaque capot. L'arbre à cames, particulièrement plat dans le D15Z1, les culbuteurs... Je remonte tout avec un doigt bien huilé pour éviter les frottements au démarrage.
Après un dernier petit nettoyage et un dernier coup d'oeil aux chambres de combustion que je n'espère pas voir de sitôt, je joint est posé. La baie moteur fait triste mine à côté de la teinte argentée et claire de la pièce maîtresse qui vient de retrouver sa place mais passons. C'est une réparation avec les moyens du bord. Tout est remonté, je me mets fébrilement derrière le volant et mets le contact. Pompe à essence, les voyants s'éteignent, tour de clé, le moteur s'ébroue au quart de tour, flirtant avec les 2000trs avant de redescendre tranquillement. Il claque quand même un peu, certainement le temps que l'huile que je viens de verser par le couvre culasse lubrifie les culbuteurs.
De la fumée s'échappe au niveau du collecteur d'échappement, une fumée qui sent le chaud, ni l'essence, ni l'huile, certainement la combustion des résidus qui sont tombés sur le bloc et la mise en température de la culasse toute propre.
Diagnostic ?
Déjà j'ai pu voir d'où venait le suintement d'huile... Quelques minutes après démarrage, la jonction entre le bloc moteur et la boîte s'est mise à briller. Je savais pas que ça pouvait fuir d'un tel endroit...
J'effectue une purge du liquide de refroidissement et pars faire un tour de contrôle. Et là, surprise, le moteur est étrange, légèrement rugueux à bas régimes, mais prend ses tours légèrement mieux qu'avant. Le VTEC ne s'enclenche pas, ou plutôt il reste enclenché tout le temps. Là ou avant j'avais appris à entendre nettement le passage à 2500trs il n'y a plus qu'une montée linéaire sans aucun changement. C'est un peu inquiétant mais la voiture a toute sa puissance à haut régime.
Aucun voyant moteur, le moteur tourne quand même rond à bas régime mais il n'est plus aussi souple qu'avant, l'effet tourbillon typique du Vtec-e n'a pas lieu.
C'est là que je me tourne vers vous.
Si je comprends bien, le système n'a pas deux profils de cames comme sur un Vtec classique mais simplement un circuit d'huile sous pression qui vient "connecter/deconnecter" les deux culbuteurs de soupape d'admission" (RTA).
"La pression hydraulique contre un piston de synchronisation déplace le piston de synchronisation dans une direction alors qu'un piston de butée et un ressort de rappel ramènent le piston de synchronisation lorsque la pression hydraulique est relâchée"
Je ne pense pas que mon solénoïde soit en cause, mais il est possible qu'en démontant la rampe de culbuteurs j'aie endommagé / perdu / déréglé le système de ressort / piston de butée... Il faut que je passe mon coffre au peigne fin à la recherche de ressorts, mais l'idée de devoir recommencer ces démarches m'épuise un peu.
Heureusement la Nature est là pour remettre les choses à leur place.