Salut à tous!
Maintenant que nous avons de nouveau retrouver notre liberté de nous déplacer, j'ai pu refaire un tour dans les Pyrénées ( dès le Lundi du déconfinement!
). La rando que j'ai fait cette fois-ci est en quelques sortes la suite de la dernière rando que j'avais fait avec la Civic. Elle démarre directement à 1200m d'altitude alors que le point de départ de la précédente rando était l'auberge de Logibar à 400m d'altitude. Le but de cette rando était d'explorer les crêtes et les sommets au dessus des gorges d'Holzarte et d'Olhadübi. En effet, dans le cadre de l'entraînement au GR20, je prépare un petit trek de 6 jours, avec la personne qui m'accompagnera en Corse, qui consistera à faire le tour de la vallée de Larrau. Cependant, il y a très peu de topos détaillés sur les crêtes dans cette zone. Après avoir étudier différentes cartes IGN et vues satellites, ils semblent bien il y avoir des sentiers praticables qui suivent les crêtes mais c'est toujours difficile de se faire une idée des dévers. Il y avait également un autre problème: la neige! Deux jours auparavant, il avait neigé à partir de 1300m... J'avais besoin de savoir si des névés n'allaient pas nous bloquer... Bref, il n'y avait qu'une façon d'en avoir le cœur net! Je suis donc parti en éclaireur.
Pour m'y rendre, j'allais de nouveau devoir passer par Iraty. La dernière fois avec la R34, j'avais découvert la route passant par le col D'Inharpu et Ahusquy et je m'étais dit que ces routes devaient certainement offrir un magnifique point de vue sur le levé de soleil. J'ai donc voulu vérifier mon hypothèse! Je suis parti vers 5h afin d'arriver exactement à 6h48 au point de vue!
J'ai roulé tranquillement jusqu'à St Jean-Pied-de-Port. Mais une fois la ville passée, j'ai eu un doute sur le fait que j'arrive à l'heure et j'ai donc adopté une conduite plus nerveuse. Je me suis rapidement engagé sur la route menant au col d'Inharpu. Cette route est toute petite et un peu abîmée, mais surtout elle serpente le long d'un immense précipice qui ne laisse aucune place à la moindre erreur! J'ai finalement atteint les plateaux où la route est moins dangereuse et en bonne état, j'ai donc de nouveau accéléré! En arrivant au col d'Inharpu, j'ai pu enfin avoir un aperçu de l'horizon à l'Est et ce n'était pas bon du tout: j'étais en retard. Du coup, pas d'autres choix que d'écraser la pédale d'accélérateur et de faire résonner le petit K20 et le VTEC dans tout Iraty! La route passe d'abord dans un bois côté Ouest, j'avais un peu la pression, je ne voulais vraiment rien rater du levé de soleil! Puis la route bascule enfin côté Est et je suis enfin arrivé à mon point de vue à exactement 6h46! La vue était juste magnifique, elle s'étendait du pic d'Orhy jusqu'aux plaines, en passant par le pic d'Anie!
Col d'Inharpu ( 1043m).
Le pic tout à droite est l'Orhy ( 2017m). Le pic le plus haut dans le massif enneigé à gauche est l'Anie ( 2504m).
Le levé de soleil a duré une dizaine de minutes. Je suis ensuite parti en direction du col Bagargiak, puis je suis redescendu vers Larrau avec comme à chaque fois, un petit arrêt dans le virage en épingle après Bagargiak. Pour me rendre au point de départ de ma rando, j'ai emprunté une petite route top secrète qui se situe après Logibar ( il faut prendre la 2ème route à droite et traversé un petit pont qui enjambe le gave de Larrau) et qui conduit directement au Cayolar d'Abarakia à 1200m d'altitude. Il n'y a pas d'image de cette route sur Google Street View et j'ai vite compris pourquoi... C'est une toute petite route qui monte dans les bois, très cabossée et qui ressemble par moment plus à une piste... Je commençais à avoir peur de tomber dans la cour d'un vieux berger mi-basque mi-béarnais et re-mi-basque derrière... Dans un virage, j'ai découvert un panneau sur lequel il y avait une inscription plutôt inquiétante: NE PAS JETEZ DE CADAVRES! Mais ce qui me faisait vraiment le plus peur, c'était l'état de la route qui empirait... Je commençais à craindre que la route ne finisse par être qu'une piste! Mais au final, la route est restée bitumée jusqu'au bout. Lorsqu'elle sort enfin des bois, elle offre une vue magnifique sur toute la vallée de Larrau et le pic d'Orhy. Je suis finalement arrivé vers 7h45.
La vallée de Larrau et le pic d'Orhy vu depuis le Cayolar d'Abarakia.
Après m'être rapidement équipé, j'ai attaqué la rando. Elle commence d'abord sur une piste qui monte jusqu'au pic Otsogorria, que j'ai atteint en une petite demi-heure après une ascension de 200m. Ce pic est le premier sur une petite chaîne de pics, formant une crête qui part vers le Sud. Cette crête sépare les vallée de Larrau et de St-Engrâce, la vue qu'elle offre est donc magnifique! J'ai ensuite continue sur la crête, j'ai contourné le pic Sarimendi, puis j'ai atteint le pic d'Izeito. Cela fait un peu bizarre d'atteindre ce pic après seulement 1h de marche alors qu'il m'avait fallu 3-4h la dernière fois.
J'ai ensuite pris la direction du Cayolar d'Eskantolha en empruntant les pistes de berger. Après avoir pris une rapide pause au Cayolar, j'ai attaqué une grosse ascension en hors piste, à travers les pâtures sous le pic de Lakartxela. La pente était assez raide par moment mais j'ai atteint le col de Binbaleta et la borne frontière 254 sans trop de problème. Si je suis monté à ce port, c'était pour savoir si il était possible d'y monter par son côté espagnol. Je suis donc descendu un peu pour reconnaître les sentiers, l'ascension par l'Espagne m'a semblé possible mais elle sera certainement très physique! Je suis ensuite remonté au port.
La suite de ma rando me conduisait au port de Belhay à l'Ouest. Malheureusement pour moi, ce port était recouvert par de la brume venant de l'Espagne... Pour temporiser un peu, j'ai décidé de gravir le pic de Binbaleta. Il n'y avait que 75m à monter mais le dévers était très important. Le semblant de sentier qui montait en haut de celui-ci était boueux et il fallait donc rester bien concentré à chaque appuis! Après cette courte mais intense montée, j'ai atteint le sommet et pu admirer le magnifique panorama qu'il offre!
Vue Nord depuis le pic Otsogorria ( 1411m).
Vue Est avec le pic d'Anie.
Vue Sud. Au premier plan, le pic Sarimendi ( 1484m) et derrière l'Izeito (1464m). Au fond de gauche à droite, le Binbaleta ( 1758m), le Lakartxela ( celui enneigé, 1979m), le port de Belhay ( 1728m) et son pic ( 1771m), le Chardekagagna ( 2ème pic enneigé, 1893m), l'Otsogorrigagna ( 1923m) et le Pista ( 1779m) avec le passage de Bürüxieta à sa droite.
Vue Nord-Est depuis le Binbaleta.
Vue Est, le pic en face est le Lakhoura (1877m). Les gorges de Kakouéta se situe entre les 2.
Ma stratégie a été payante. Le temps que je monte au Binbaleta, la brume s'est dégagée, laissant bien apparaître le Lakartxela et le Belhay. Le sentier qui passe sous le Lakartxela était coupé par plusieurs névés bien trop dangereux pour être traversés. Je les ai donc contournés par le bas. Mais pour remonter au port de Belhay, il m'a fallu remonter 100m en hors piste, tout droit dans la pente. Malgré tout, je suis arrivé sans trop de mal au port. Le sentier bascule ensuite côté Espagne et contourne le pic de Belhay et Chardekagagna par le Sud. J'ai rapidement retrouvé la France en arrivant au port de Pista, au pied du pic Otsogorrigagna. Le sentier débouche sur un vaste pâture avec une vue imprenable sur le petit Evrest Basque: le pic d'Orhy! J'ai pris ma pause casse-croûte à 12h15, assis à l'abri du vent face à ce magnifique panorama.
Le pic de Binbaleta.
Le pic de Lakartxela.
À gauche, l'Otsogorrigagna. À droite, le Chardekagagna.
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J'ai repris la rando après une heure de pause. J'avais hésité à monter en haut du Chardekagagna, mais le temps qui s'assombrissait m'en a dissuadé. J'ai continué en direction du pic de Pista. Le sentier passe par la gauche de ce pic, mais comme son sommet était à moins de 50m, j'ai décidé de faire un petit détour de 15min et de le gravir. Son sommet est assez impressionnant car c'est vraiment une pointe avec une surface d'à peine 1m de large à son sommet et un vide de 350m sur son côté Est!
Vue Ouest depuis le pic de Pista.
Vue Nord.
Vue Est.
Je suis rapidement redescendu, il y avait beaucoup de vent et j'avais du mal à garder l'équilibre... J'ai ensuite attaqué le passage de Bürüxïeta, une des difficultés qui m'inquiétaient le plus! Si j'avais fait la rando dans l'autre sens, il n'y aurait eu aucun soucis! Mais dans le sens de la descente, ce n'est pas la même histoire... C'est un passage qui traverse une barre rocheuse sur une pente en très fort dévers, qui se termine 1000m plus bas dans les gorges d'Holzarte! Comme c'est un passage qu'emprunte les moutons pour monter dans les pâtures, il y avait des sentiers dans tous les sens. Ils étaient également un peu boueux. Je n'arrivais pas à trouver le passage dans la barre rocheuse, mais en m'approchant tranquillement en suivant les traces, j'ai pu le trouver sans trop de mal. J'ai ensuite retrouvé la piste des bergers. J'ai dû suivre cette piste, qui contourne la gorge d'Olhadübi, jusqu'à la voiture durant 1h30. J'y ai croisé une personne qui était monté avec sa petite Clio 2 et s'était arrêtée sur une corniche pour lire son livre tout en admirant le paysage. Il avait oublié d'éteindre ces phares, si je ne lui avais pas dit, il n'aurait jamais pu redémarrer! Ce n'est pas le meilleur endroit pour tomber en panne!
J'ai finalement atteint la voiture vers 16h30. Cette rando m'a permis de bien reconnaître la zone, il y a encore des endroits pour lesquels je ne suis pas sûr à 100% mais ça devrait le faire. Par contre je suis vraiment impressionné par ma forme physique! J'ai attaqué des montées compliqués physiquement et je m'en suis sorti à chaque fois sans broncher! Il ne reste plus qu'à confirmer ça avec un sac de 16-18kg sur le dos...
Le passage de Bürüxieta.
Les gorges d'Olhadübi.
Bonne journée à tous!