Jour 2: Bagnères de Luchon - Maison Valier, Ascension Mont Valier ( échec...) - Auzat
Pour ce 2ème jour, j'avais prévu de faire l'ascension du mont Valier. Pour m'y rendre, je devais passer par le col de Menté puis par le col de Portet d'Aspet. On ne va pas se mentir, ces cols n'ont pas un grand intérêt niveau paysage. J'ai choisi de partir vers 5h et donc de les passer de nuit afin d'arriver le plus tôt possible au parking de la Maison Valier. La rando pour monter au Mont Valier est longue, beaucoup de gens la font sur 2 jours. J'ai choisi de la faire que sur une journée et de bivouaquer sur le parking le soir. J'avais 2h de route pour me rendre au point de départ et il était hors de question d'arsouiller! Ces cols sont entièrement dans les bois et comme je m'y attendais, j'ai croisé énormément d'animaux sur la route.
J'ai attaqué ma rando vers 7h, il faisait toujours nuit, j'ai donc commencé à la frontale. Le ciel était dégagé mais en moins d'une heure, un voile nuageux à recouvert le ciel et une pluie fine s'est mise à tomber. Après 1000m de monter, je commençais à désespérer... Mais une petite éclaircie m'a persuadé de continuer mon ascension. Lorsque j'ai atteint le refuge des Estagnous, le ciel s'était de nouveau entièrement couvert et il me semblait même que l'altitude des nuages commençait à diminuer. J'ai quand même continué vers le sommet qui était encore à 600m au-dessus de moi. En chemin, j'ai croisé une personne qui m'a dit qu'elle redescendait car il y avait un vent très fort au col de Faustin et qui lui semblait que les nuages descendaient. On a discuté environ 5-10 minutes. Pendant cette courte durée, les nuages avaient avalé le sommet du Mont Valier... Bref, plus question de monter! Après 1400m de montée, à moins d'une heure du sommet, j'ai été forcé de faire demi-tour... et comme ce n'était pas assez rigolo, la pluie s'est intensifiée! Je suis donc redescendu en direction de la voiture. La pluie a fini par s'arrêté mais les nuages sont restés. J'ai finalement atteint la voiture vers 13h, un poil dégoûté!
Cascade de Nerech ( 1358m).
On aperçoit tout juste le Mont Valier ( 2838m) à gauche de la photo. juste à sa droite, le col de Faustin ( 2551m) qu'il faut emprunter pour monter au Mont Valier. Et encore à droite, le Petit Valier ( 2736m). Au centre de la photo, le pic de la Pale de la Clauere ( 2677m, toujours plus long le nom... ).
L'étang Rond ( 1930m) et au-dessus l'étang Long ( 2140m, ils se sont creusés la cervelle pour leurs noms à ces 2 là... ).
Les étang Estagnous ( 2220m).
J'ai profité des quelques tables de pique-nique pour prendre ma pause casse-croûte. Comme il était encore tôt, j'ai finalement repris la route. Le moral n'était pas au plus haut, la météo pour le lendemain était encore très incertaine. L'idée de rentrer à la maison m'est encore passée par la tête. Mais bon, c'était dommage d'être en Ariège et de ne pas en profiter au maximum! J'ai donc décidé de continué ma route jusqu'à Auzat, j'aviserai ensuite plus tard en fonction de la météo.
J'ai donc enchaîné les cols de la Core et d'Agnes. Comme pour le col d'Azet, ce sont 2 cols très sympa à prendre que je vous recommande vraiment! C'est juste dommage le revêtement des routes ne soient pas terrible, un peu comme dans tout le reste de l'Ariège d'ailleurs... Curieusement, j'ai eu du beau temps sur la route mais je pouvais voir la pluie tombée sur les hauts sommets.
Je suis arrivé à Auzat vers 16h. Il y a 2 campings et évidement, pas un seul d'ouvert... J'ai dû repartir une dizaine de kilomètre en direction de Tarascon pour en trouver un autre. Quand je me suis couché, je n'étais toujours pas décidé sur ce que j'allais faire le lendemain!
Vue sur la vallée de Bethemale depuis le col de la Core ( 1395m).
Vue sur la vallée d'Ustou depuis le col de la Core.
Cette photo prise depuis le col d'Agnes ( 1570m) résume assez bien les 3 jours de randos: sur la route, il fait beau et sur les randos, il pleut!
Le lac de Lers ( 1275m) et derrière, le Port de Lers ( 1517m).
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Jour 3: Auzat - Rando refuge de Fourcat - Dax
Le matin, réveil à 5h, je n'étais toujours pas plus décidé. Il a plu absolument toute la nuit mais lorsque j'ai sorti la tête de la tente, le temps était dégagé... Dernier petit coup d'œil sur divers site de météo, il n'y en a pas un qui annonce la même chose... Bref, ne sachant toujours pas quoi faire, je me décide à plier mes affaires et me rendre sur le point de départ de ma rando et j'aviserai à ce moment-là ( non non, je ne suis pas du tout du genre à me décider au dernier moment...
). Heureusement, le point de départ de ma rando n'était qu'à une vingtaine de kilomètres. MAIS, après Auzat, je devais emprunter une petite route de 5km environ pour m'y rendre et évidement, il s'agit de la route la plus défoncée du monde! 5 km en 1ère... En plus, il y avait dû y avoir une petite tempête car toute la route était recouverte de branches! Et le tout de nuit.. Les randos en Ariège, c'est dur! Ce sont des dénivelés énormes sur des toutes petites distances, sur des sentiers très rocailleux. Mais en fait, c'est même pire que ça parce que même la route pour s'y rendre, c'est la meeerde!!
Bon après m'être tapé la route de l'enfer, je n'étais plus à ça près, je me suis décidé à faire la rando et tant pis pour la météo!
J'ai démarré ma rando tranquillement à la frontale. Tout en marchant, j'ai déplié mes bâtons fraîchement acquis l'avant-veille. Et ben non... Il y avait un bâton qui était complètement bloqué... Après avoir tout essayé, forcé dessus comme un malade, le taper contre un caillou... J'ai réussi à y laisser des traces de dents dessus par contre le desserrer, ça non... Le bâton a passé la journée dans le sac ( il m'aura fallu une pince multiprise et un étau pour le débloquer quand même!). J'ai rapidement atteint l'étang d'Izourt en empruntant le sentier du GR10. Il y avait un vent à faire s'envoler les pierres mais au moins il faisait beau. La montée jusqu'au refuge de Fourcat ensuite est assez éprouvante puisqu'il faut monter 800m sur 4km. Mais la difficulté physique est largement éclipsée par la beauté du paysage. Le sentier remonte une petite vallée très sauvage, avec en permanence, la vue sur l'étang en contre-bas. J'ai fini par atteindre le petit étang, puis rapidement l'étang de Fourcat. C'est 2 étangs sont vraiment magnifiques, parmi les plus beaux que j'ai eu l'occasion de voir dans les Pyrénées!
Il y avait vraiment énormément de vent au niveau des étangs. Je n'ai donc pas traîné pour redescendre. La descente s'est faite par le même sentier. Après l'étang d'Izourt, j'ai croisé quelques personnes qui faisaient le GR10. C'est toujours agréable de pouvoir discuter avec ces personnes et d'échanger nos expériences de GRdiste. J'ai finalement atteint la voiture vers 13h.
Le lac et barrage d'Izourt ( 1652m). Le barrage a été construit entre 1937 et 1939. Il y avait déjà un premier barrage qui avait été construit dans les années 20 et qui avait augmenté le niveau de l'eau de 20cm. Des ouvriers de nombreuses nationalités ont travaillé sur le chantier, notamment des italiens.
En 1939, dû à la menace d'une guerre de plus en plus imminente, sa construction est accélérée afin de pouvoir fournir en électricité et augmenté la productivité des usines automobiles et d'armement du secteur.
Le matin du 24 Mars 1939, suite à plusieurs jours de fortes tempêtes, 2 baraquements furent détruits par une avalanche, un 3ème eut le toit arraché. Dans des conditions terribles, les ouvriers sortirent plusieurs survivants des décombres. Les installations électriques ayant été endommagées, les secours ne purent monter par le téléphérique que dans l'après-midi. Le lendemain, une autre avalanche détruisit le téléphérique. Le préfet donna l'ordre d'évacuer les lieux. Il faudra attendre plusieurs jours avant que les skieurs du 81ème Régiment d'Infanterie Alpine de Montpellier descendent les corps. Cette catastrophe fit 31 morts, dont 29 italiens.
Plus tard, en 1940, 4 techniciens qui étaient montés pour vérifier le niveau du lac se firent emporter. Il n'y eut qu'un seul survivant. Les jours suivants, il y eut une importante tempête de neige qui bloqua les recherches des corps. Ils ne furent retrouvés qu'au mois de Juin.
Le petit étang de Fourcat ( 2342m).
L'étang de Fourcat ( 2426m).
Les pylônes du téléphérique du barrage d'Izourt.
J'ai profité d'un petit coin d'herbe à l'ombre pour manger et faire une sieste. Puis je suis redescendu à Auzat. Pour le lendemain, j'avais prévu de monter au Montcalm, un sommet à plus de 3000m. Sauf que cette fois la météo était enfin certaine: pluie, orage, grêle, vent, fin du monde, etc... Bref, totalement, hors de question de faire un 3000 dans ces conditions. Et puis de toute manière, entre le fait d'avoir oublié mon matériel et de devoir en acheter en chemin, la météo, les 1400m de dénivelé du Mont Valier ( pour rien), les 1300m du refuge de Fourcat et le bâton HS après seulement une rando... La motivation n'y était plus! J'ai donc décidé de rentrer. Comme j'avais anticipé le fait que je serai creuvé, je m'étais prévu un itinéraire plus calme en plaine, esquivant les autoroutes et les grandes villes. Le trajet a été vraiment très calme, personne sur la route et avec quelques vues par moment sur toute la chaîne des Pyrénées. J'ai pris une pause prêt d'un lac complètement paumé. Je suis arrivé chez moi vers 21h.
Au final, la partie rando a vraiment été chaotique mais pour la route, je n'ai eu que du beau temps et vraiment très peu de monde. J'avais également oublié la feuille où j'avais rédigé mon itinéraire... J'ai dû ressortir tout l'itinéraire de tête et au final, je n'ai eu aucun soucis. Par contre, sur le retour, j'ai eu un problème d'embrayage sur lequel je vais devoir assez rapidement me pencher.
Le lac de Puydarrieux ( 274m). Du moins, ce qu'il en reste..
Bonne soirée à tous!