Bienvenue dans ce carnet de bord !
Pour ce roadtrip 2018, comme le titre le laisse entendre, la destination symbolique était la Côte d'Azur ("
French Riviera"). Je dis bien symbolique, car je ne suis pas un immense fan du faste superficiel des stations balnéaires. L'authentique destination finale du parcours, c'était l'arrière pays provençal, que j'affectionne particulièrement. Mais avant d'y arriver, nous avions prévu quelques détours...
J'espère que vous prendrez plaisir à lire, et que cela vous donnera des idées pour vos propres aventures automobiles.
Note photo: pour ce voyage, j'étais équipé de mon Nikon D80, et de mon Huawei P20 en backup.
Pour la première étape, direction le Parc Naturel Régional du Morvan et plus particulièrement le Lac des Settons, situé en plein cœur. J'étais déjà passé dans la région lors du rapatriement de la S15 en mai, et j'avais vraiment apprécié. Si vous regardez sur une carte, le Morvan est encadré par l'A77 à l'ouest, et l'A6 à l'est. Mais pour le traverser, pas d'autoroutes ou de nationales: le Parc Naturel est constellé de petites départementales, tantôt rectilignes, tantôt sinueuses, qui permettent de sillonner les vastes et magnifiques paysages à un rythme agréable.
Arrivés en début d'après-midi, nous quittons la terre ferme pour embarquer sur un catamaran. Une façon chouette de se promener sur le lac. Nous avons hélas chaviré sur la fin, après un changement de cap un peu optimiste du matelot débutant que je suis.
Nous sommes donc allé nous remettre de nos émotions au sympathique relais motard où nous avions réservé pour la nuit, à quelques kilomètres du lac. Puis sommes revenus assister au coucher du soleil au bord de l'eau.
La soirée se termine autour de délicieuses pizzas préparées par le food truck du coin (il a un tel succès qu'il faut compter 1h45 d'attente !), avant de rentrer se reposer au relais.
Je recommande vraiment la région pour un week-end dépaysant en amoureux. C'est le mariage parfait entre des routes au top pour se faire plaisir au volant, et des paysages/activités pour que madame y trouve aussi son compte.
Par contre, lors de la préparation de notre étape, j'ai remarqué que la plupart des restaurants/hôtels ont des notes très moyennes, ils sont souvent considérés comme des attrape-touristes... Le food truck était par exemple le mieux noté autour du lac (à juste titre), c'est dire... Donc méfiance lors des réservations !
Nous quittons le Morvan à l'aube du deuxième jour pour rallier Annecy. Sur la route, nous arrivons par hasard au Lac de Nantua, où nous marquons une pause déjeuner. L'occasion aussi d'improviser un shooting photo au bord de l'eau turquoise.
Et de rencontrer un couple de passionnés d'automobiles produites chez l'Oncle Sam: madame au volant de la Corvette C3, et monsieur au volant d'une Mustang de la même époque. Deux univers et deux philosophies se croisent.
Arrivés en fin d'après-midi à l'appartement que nous avions réservé à Seynod, commune voisine d'Annecy, nous ne nous lancerons à la découverte de la ville que le lendemain. Je passe la soirée en compagnie d'un ancien collègue de BMW, qui est venu s'y installer récemment. Autour d'un verre, on discute de notre ancien boulot, mais aussi et surtout du cadre de vie à Annecy.
En même temps, quand la ville est posée dans un écrin comme celui-ci, comment ne pas succomber à son charme ?
Notre journée est rythmée entre restaurant, plage et... parapente. Lors de mes préparatifs, je cherchais des spots photos sur les hauteurs, pour avoir une vue imprenable sur le lac. Je n'ai finalement pas trouvé mieux que de m'envoler depuis le Col de la Forclaz.
C'était une première, mais j'étais serein. L'instructeur était super cool, la tranche horaire parfaite (coucher du soleil), et le final acrobatique impressionnant. On prend 4-5G bien tassés dans la tronche, j'ai carrément eu un début de voile noir à force de faire des spirales.
Du coup j'ai compris pourquoi certains étaient malades une fois au sol.
Je rejoins madame qui a préféré le plancher des vaches, puis direction la vieille ville pour le dîner.
La soirée se termine par une deuxième ascension du Col de la Forclaz, en solitaire et au volant de la S15 cette fois.
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Nous quittons Annecy pour prendre la direction de Chamonix. L'un des objectifs majeurs de ce roadtrip était d'aller côtoyer le plus haut sommet d'Europe occidentale: le Mont Blanc. C'était encore une première pour nous, et pour se faire, nous avions prévu de monter à l'Aiguille du Midi. La journée s'annonçant chargée, nous dérogeons à notre règle habituelle et empruntons l'autoroute plutôt que le réseau secondaire afin de gagner du temps.
L'approche du Mont Blanc et l'arrivée à Chamonix est saisissante. Je n'ai littéralement jamais vu quelque chose d'aussi impressionnant.
Moi qui suis d'habitude un véritable moulin à parole, le gigantisme et la beauté du massif alpin m'ont laissé sans voix. Une fois au sommet de l'Aiguille, on a le sentiment de s'être invité dans un domaine divin. Un moment d'une puissance rare. Je laisse parler les photos.
L'atmosphère est devenue encore plus mystique lorsque le sommet s'est progressivement retrouvé enveloppé dans une épaisse couche de nuages.
Et puis il y a cet instant un peu étrange où l'objectif de mon Reflex croise le regard d'un alpiniste sur le départ, au visage grave.
Lors de la descente, le ciel se fait de plus en plus menaçant. Le tonnerre gronde. C'est le signe qu'il faut quitter les lieux.
Une pluie battante s'abat sur nous au moment où nous reprenons la voiture. Timing parfait. Nous nous engouffrons dans le tunnel du Mont Blanc sous les trombes d'eau. Nous voici à présent en Italie, et le ciel s'éclaircit rapidement au fil des kilomètres.
Nous passons notre première nuit de ce côté de la frontière à Ivrea, une petit ville de campagne piémontaise.
Réveil sous le soleil pour cette journée de visite à Turin. Notez que notre hôte avait réservé une place de choix à notre monture.
Nous rejoignons la ville par le réseau secondaire, ce qui m'a donné l'occasion de pratiquer tout un panel de jurons à mesure que je découvrais la qualité de revêtement des routes italiennes.
Non je plaisante pour les jurons, par contre les routes sont vraiment affreuses, y compris les rues de Turin.
Et puis la conduite locale, c'est quelque chose aussi !
Après un charmant accueil de notre hôte italienne sur place, nous avons quitté la S15 pour déambuler en ville à pied.
J'avoue ne pas avoir été vraiment séduit. La cité a plein d'atouts, mais j'ai eu du mal à lui trouver un véritable charme. Peut-être à cause des images étourdissantes des Alpes, la veille ? Dans le doute, nous nous sommes à nouveau mis en quête de hauteur. Direction la
Basilica di Superga qui surplombe Turin, en passant par le
Parco Regionale della Collina di Superga (allez sur une carte, on dirait un touge). Et là, pas de déception.
C'était tellement sympa que l'on est restés jusqu'à la tombée de la nuit. Du coup, j'ai pu reprendre la même photo de la Silvia avec la basilique éclairée.
On est aussi allés capturer le panorama typique de Turin, avant de rentrer nous reposer de cette longue journée:
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Nous voilà repartis de bon matin sur les routes secondaires italiennes, direction la frontière pour retrouver notre cher pays.
Moment un peu irréel au détour d'un virage proche de la frontière italienne, nous tombons dans une longue file de véhicules à l'arrêt. J'apprends d'un compatriote que le tunnel devant a un sens de circulation totalement fermé pour travaux, ce qui explique ce drôle de bouchon, devenu habituel à cet endroit... Le feu passe finalement au vert après une bonne trentaine de minutes (!), et nous reprenons notre route.
Le parcours de la frontière jusqu'à Castellar s'avère très technique, comme je m'y attendais en regardant la carte. La météo n'est pas spécialement bonne ce jour-là, et n'étant pas un conducteur montagnard expérimenté, il me faut un grand degré de concentration pour avaler les dizaines de kilomètres de virages et épingles. Mais c'était assez plaisant d'évoluer avec la Silvia sur un tracé aussi tortueux, même si j'y ai été avec énormément d'humilité (donc à un rythme de papy, on ne va pas se cacher).
A l'approche de Castellar, le ciel se dégage et le soleil revient, révélant un paysage une fois encore saisissant. Je n'ai pas de photos à vous montrer hélas. J'essayerais éventuellement de poster les vidéos de la GoPro si elles en valent la peine -et que j'en trouve le temps. Mais je vous laisse imaginer ce que ça donne lorsque l'on dégringole des montagnes en apercevant la mer au loin.
A notre arrivée sur place, je m'arrête pour capturer cette rencontre du troisième type, totalement improbable dans un bled de cette dimension.
Notre point de chute ce soir-là devait être une expérience sympa et romantique (bulle/igloo en extérieur). Cela n'a pas vraiment été le cas: place de stationnement impraticable (imaginez mon bonheur), moustiques à foison sans contre mesure efficace (ma chérie ne supporte pas), et comble du chic l'hôte de mauvaise foi quand je lui signale les problèmes... avant de se rendre compte que je dis vrai et rectifier... Bref on voulait de l'original, on a été gâtés, c'était notre Airbnb le plus cher et le moins réussi en 4 ans d'utilisation du site.
Du coup, nous sommes descendus sur Menton pour la soirée...
Ne voyons pas tout négatif: le lit avait au moins le mérite d'être confortable. Nous nous réveillons en forme, avec les rayons du soleil, et partons faire un tour dans Castellar. C'est une petite ville étriquée, mais c'est exactement ce qui fait son charme. Et cette vue...
Nous redescendons à Menton pour partir vers Nice. Petite photo pour marquer notre arrivée sur la
French Riviera: destination atteinte !
Nous passons par Monaco, où ma chérie insiste pour que nous parcourions des portions du circuit. Pour l'anecdote, elle voulait voir comment c'était en vrai par rapport au jeu de F1 auquel elle jouait quand elle était petite. Pour une fois que ce genre d'idée ne vient pas de moi...
Cette étape était prévue pour passer du temps avec le frère d'un ami, que je n'ai pas revu depuis un bail. Hélas le plan est tombé à l'eau après que nous ayons réservé l'hôtel.
Du coup, c'était plus une journée off qu'autre chose. Pas de visite de la ville, ce sera éventuellement pour une prochaine fois. Nous avons quand même fait un petit tour au casino dans la soirée, encore une première de ce voyage. Bon, on en est bien entendu ressortis plus pauvres qu'en y arrivant...
Mais c'était sympa.
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La deuxième semaine devient plus statique. Il faut bien se reposer aussi, sinon ce n'est plus des vacances.
Surtout pour moi, qui suis par défaut le seul chauffeur. Nous faisons donc cap vers Port Grimaud, en longeant la côte. Nous avions déjà fait un parcours similaire en 2015 avec l'EM1, nous reconnaissons donc certaines choses, comme cette roche rouge si particulière.
Nous arrivons tranquillement à Port Grimaud et sommes chaleureusement accueillis par notre hôte. Nous ne connaissions pas cette ville, et c'était vraiment une excellente surprise. Surnommée la Venise provençale, c'est une cité lacustre unique en son genre sur la côte. L'endroit s'adresse clairement à une classe aisée dont nous ne faisons pas partie, en témoigne les magnifiques maisons colorées, et les navires parqués devant. Le prix de l'immobilier y est stratosphérique. Pour autant, nous ne nous sommes pas sentis mal à l'aise, bien au contraire. La beauté du lieu est vraiment envoûtante. Je vous laisse profiter en juger avec cette série de photos.
Après trois jours sur place, nous célébrons notre dernier soir sur la côte avec un cocktail dans un bar très sympa à proximité de la plage.
Mais où était la S15 pendant ce temps-là ? Et bien elle se reposait elle aussi, à l'extérieur de la ville. Vous l'aurez compris, pas d'automobile dans Port Grimaud. L'accès y est très restreint, sauf exceptions. Un petit shooting à l'occasion de notre départ était donc indispensable.
Pour l'anecdote, la voiture n'a jamais autant attisé la curiosité qu'à cet endroit. De nombreuses personnes se sont arrêtés devant, sont venus la prendre en photo, me poser des questions... C'est dans ces moments que je me rends compte que c'était un véritable OVNI dans nos contrés.
Mazaugues ? C'est un bled provençal paumé dans les terres, et c'était un choix délibéré de notre part. Nous voulions passer les derniers jours dans un endroit plus reculé et calme. Pas grand chose à dire de plus, si ce n'est que le village répond bien à ces critères.
Ainsi s'est terminé notre petite aventure.
Le retour s'est fait par l'autoroute, en deux jours afin de ne pas trop se fatiguer avant de reprendre le boulot. Nous avons organisé notre étape à Mâcon, où nous avons rendu visite à l'ami Kmikz et sa petite famille. Que ce soit lors des HEM ou chez lui, l'accueil est toujours d'une infini gentillesse. Merci encore !
Petit bilan de ce roadtrip édition 2018. Déjà le chiffre final: 2200 km parcourus, en ne comptant que la distance entre les étapes. En réalité, on doit être plus proche des 2500 km. Et pas l'ombre d'un problème technique, hormis un démarrage capricieux à chaud, une seule fois. On le pardonnera volontiers à une auto qui, malgré ses 19 ans, a été irréprochable tout du long.
C'est une excellente voiture pour ce type d'aventure, de par sa puissance, son agilité, son confort. Cela confirme ma volonté de la garder d'origine et conserver cette polyvalence. Au tableau des points négatifs, toujours les freins, mais je ne reviendrais pas dessus car j'en ai déjà parlé. La boîte est un deuxième sujet, depuis la vidange à la Motul Gear 300, les premiers rapports sont très durs à froid. A chaud, en revanche, c'est du beurre... ce qui me fait dire que cette huile est vraiment axée sur une conduite sportive, et moins adaptée pour un usage normal. Je referais donc peut-être une vidange à l'avenir. On verra.
En ce qui concerne le voyage en lui-même, je pense que je n'ai pas besoin d'épiloguer dessus. C'était clairement ouf. Certains souvenirs resteront gravés à vie. Je reste fan du format roadtrip en été, il se peut donc que je rempile en 2019, si madame est partante. Je vais peut-être essayer d'embarquer aussi des potes cette fois, histoire de voyager à plusieurs caisses.
Merci de m'avoir lu et/ou d'avoir regardé mes photos ! J'espère que ce carnet de bord vous a plu !