23-04-2017, 16:41:18
Toyota GT86 : la bonne équation?
Disette sportive
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, Toyota va, au grand désespoir des passionnés, mettre fin aux gammes Celica, MRS et Supra. Au milieu des années 2000, il faudra se rabattre du côté du cousin Lexus pour avoir des sensations au volant d'une voiture du constructeur, car chez Toyota, seule la Yaris TS tente maladroitement de proposer du sport. Une belle douche froide d'autant que la Supra MKIV ou les Celica GT4 étaient particulièrement réussies et méritaient plus que jamais une descendance digne de ce nom.
Le retour...en 2012
Face à ce vide, Toyota décida de réagir en créant un partenariat avec Subaru pour développer un coupé sportif. Subaru étant adepte des transmissions intégrales, on s'attend d'abord à un retour de la dite Celica GT4. Au final, au contraire de cette dernière, transmission intégrale et moteur turbo compressé ne font pas partie du cahier des charges. C'est en effet du côté de la moins connue Toyota Corolla Levin AE86 que l'inspiration est venue. En effet, comme cette dernière c'est une transmission sur les roues arrières qui a été sélectionnée. Mais stylistiquement rien ne permet de dresser un parallèle avec le petit coupé des années 80. La GT86 a une carrosserie spécifique et n'est pas dérivé d'un modèle existant. Le design se veut moderne, agressif et sérieux. Difficile de la comparer sur ce point avec les Celica ou autres Supra. Ses ailes bodybuildées et son gabarit la placent davantage comme une descendante de la Celica Supra Mark 2. Son côté mini GT aussi. Elle est pourtant plus compacte que la dernière génération de Celica sans pour autant être plus légère, bien au contraire. Petit détail sympathique, les sorties d'échappement ont un diamètre de 86 mm, tout comme l'alésage et la course du moteur, ce qui fait écho au nom de la petite sportive.
200 ch : c'est bien mais peut mieux faire
Développement conjoint avec Subaru oblige, le 4 cylindres de 1998 cm3 est de type Boxer, c'est à dire avec 2 rangées de cylindres placées à 180°. Avantage de cette configuration : une meilleure répartition des masses avec un centre de gravité plus bas. N'en déplaise au buveurs de sans plomb, le moteur est dérivé du Boxer diesel dont l'alésage et la course font 86mm. Moteur super carré donc, qui recourt aux dernières technologies maison, comme la double injection directe et indirecte d'essence développé en partenariat avec Yamaha. La puissance de 200 chevaux permet donc d'atteindre un rendement de 100ch par litre de cylindrée. Si elle peut être jugée suffisante par certains, la majorité des clients potentiels demande plus de puissance. Ils ne seront jamais écoutés. Les performances chiffrées sont de l'ordre de 7.5 secondes pour atteindre les 100 KM/H, 15.5 secondes pour franchir la borne des 400 mètres et un peu moins de 28 secondes pour passer celle des 1000 mètres. La vitesse de pointe de 228 km/h est correcte mais on pourrait s'attendre à plus compte tenu de l'excellent CX de 0.27. On est donc en toute logique plus proche d'une Celica TS de 192ch que d'une Supra de 330ch. La boite de vitesse 6 rapports fourni par l'équipementier Aisin et hyper agréable et rapide, se rapprochant des références du genre, montées sur Mazda MX5 et Honda S2000.
Un châssis et fun et équilibré
C'est d'autant plus regrettable que le châssis, malgré des pneus peu sportifs (Michelin Primacy HP) est très équilibré et présente un potentiel élevé. La direction électrique est bien calibrée, le freinage se montre endurant. Tout concoure à mettre le conducteur en confiance pour s'amuser au volant du petit coupé japonais. Avec des enveloppes à la gomme plus tendre et à la carcasse plus rigide, l'efficacité sera donc bien supérieure. Pour aller chercher les chevaux manquants, plusieurs solutions sont proposées, notamment la suralimentation, avec à la clef la possibilité de doubler la puissance initiale. Dans sa philosophie, le GT86 se rapproche toutefois davantage de la Mazda MX5, qui propose également les joies de la propulsion avec un châssis hyper sain. La Mazda RX8, en fin de carrière, était peut-être celle qui se rapprocher le plus en terme de compromis performances, tenue de route et originalité.
2012 - 2017 : toujours la même?
Tout comme son concurrent de chez Subaru, la GT86 ne fera l'objet d'aucune évolution majeure. Pas de puissance en hausse, pas de pack circuit, pas de version allégée. En 2014, une timide évolution déshabillera le coupé de son aileron de malle et le rendra un plus incisif par l'adoption des réglages de suspension avant plus fermes adopter par son cousin BRZ. En 2016, une version restylée est présentée au salon de New-York, avec une face avant légèrement retravaillée dont les optiques adoptent des LED diurnes. Le style ne change donc pas fondamentalement et permet au GT86 une petite modernisation esthétique. Pourtant, en 2017, la concurrence directe est toujours inexistante, seule l'arrivée de la MX5 ND RF et son toit rigide rapproche la Mazda du GT86.
Et au quotidien : combien ça coûte?
A l'achat, le prix catalogue commence à 32490€ en 2017. Les premières occasions tournent actuellement autour de 18000€.
D'après ce comparateur d'assurance Toyota les tarifs en assurance tout risques (pour une personne célibataire avec 50% de bonus) s’échelonnent de 370 à 975€, avec un tarif moyen aux alentours de 600€.
Conclusion :
On peut regretter que le GT86 soit trop lourd et typé GT pour prétendre être le digne successeur de la Corolla Levin dont il s'inspire et ne soit pas assez performant pour prétendre au surnom de mini Supra. Ce côté "entre-deux" rend son positionnement difficile à définir sur le marché. Toutefois, en ce temps où les Super GTi dominent le marché de la petite sportive à coups de turbo, de châssis de compétition et de pneumatiques semi-slicks, la proposition de Toyota propose les bons arguments à qui veut une conduite authentique, amusante, le tout enrobé d'une carrosserie agréable à regarder et d'un cockpit exclusif. Dans tous les cas, avec le GT86, Toyota est enfin revenu à la voiture plaisir et c'est ce retour réussi qu'il faut saluer.
Article sponsorisé
Disette sportive
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, Toyota va, au grand désespoir des passionnés, mettre fin aux gammes Celica, MRS et Supra. Au milieu des années 2000, il faudra se rabattre du côté du cousin Lexus pour avoir des sensations au volant d'une voiture du constructeur, car chez Toyota, seule la Yaris TS tente maladroitement de proposer du sport. Une belle douche froide d'autant que la Supra MKIV ou les Celica GT4 étaient particulièrement réussies et méritaient plus que jamais une descendance digne de ce nom.
Le retour...en 2012
Face à ce vide, Toyota décida de réagir en créant un partenariat avec Subaru pour développer un coupé sportif. Subaru étant adepte des transmissions intégrales, on s'attend d'abord à un retour de la dite Celica GT4. Au final, au contraire de cette dernière, transmission intégrale et moteur turbo compressé ne font pas partie du cahier des charges. C'est en effet du côté de la moins connue Toyota Corolla Levin AE86 que l'inspiration est venue. En effet, comme cette dernière c'est une transmission sur les roues arrières qui a été sélectionnée. Mais stylistiquement rien ne permet de dresser un parallèle avec le petit coupé des années 80. La GT86 a une carrosserie spécifique et n'est pas dérivé d'un modèle existant. Le design se veut moderne, agressif et sérieux. Difficile de la comparer sur ce point avec les Celica ou autres Supra. Ses ailes bodybuildées et son gabarit la placent davantage comme une descendante de la Celica Supra Mark 2. Son côté mini GT aussi. Elle est pourtant plus compacte que la dernière génération de Celica sans pour autant être plus légère, bien au contraire. Petit détail sympathique, les sorties d'échappement ont un diamètre de 86 mm, tout comme l'alésage et la course du moteur, ce qui fait écho au nom de la petite sportive.
200 ch : c'est bien mais peut mieux faire
Développement conjoint avec Subaru oblige, le 4 cylindres de 1998 cm3 est de type Boxer, c'est à dire avec 2 rangées de cylindres placées à 180°. Avantage de cette configuration : une meilleure répartition des masses avec un centre de gravité plus bas. N'en déplaise au buveurs de sans plomb, le moteur est dérivé du Boxer diesel dont l'alésage et la course font 86mm. Moteur super carré donc, qui recourt aux dernières technologies maison, comme la double injection directe et indirecte d'essence développé en partenariat avec Yamaha. La puissance de 200 chevaux permet donc d'atteindre un rendement de 100ch par litre de cylindrée. Si elle peut être jugée suffisante par certains, la majorité des clients potentiels demande plus de puissance. Ils ne seront jamais écoutés. Les performances chiffrées sont de l'ordre de 7.5 secondes pour atteindre les 100 KM/H, 15.5 secondes pour franchir la borne des 400 mètres et un peu moins de 28 secondes pour passer celle des 1000 mètres. La vitesse de pointe de 228 km/h est correcte mais on pourrait s'attendre à plus compte tenu de l'excellent CX de 0.27. On est donc en toute logique plus proche d'une Celica TS de 192ch que d'une Supra de 330ch. La boite de vitesse 6 rapports fourni par l'équipementier Aisin et hyper agréable et rapide, se rapprochant des références du genre, montées sur Mazda MX5 et Honda S2000.
Un châssis et fun et équilibré
C'est d'autant plus regrettable que le châssis, malgré des pneus peu sportifs (Michelin Primacy HP) est très équilibré et présente un potentiel élevé. La direction électrique est bien calibrée, le freinage se montre endurant. Tout concoure à mettre le conducteur en confiance pour s'amuser au volant du petit coupé japonais. Avec des enveloppes à la gomme plus tendre et à la carcasse plus rigide, l'efficacité sera donc bien supérieure. Pour aller chercher les chevaux manquants, plusieurs solutions sont proposées, notamment la suralimentation, avec à la clef la possibilité de doubler la puissance initiale. Dans sa philosophie, le GT86 se rapproche toutefois davantage de la Mazda MX5, qui propose également les joies de la propulsion avec un châssis hyper sain. La Mazda RX8, en fin de carrière, était peut-être celle qui se rapprocher le plus en terme de compromis performances, tenue de route et originalité.
2012 - 2017 : toujours la même?
Tout comme son concurrent de chez Subaru, la GT86 ne fera l'objet d'aucune évolution majeure. Pas de puissance en hausse, pas de pack circuit, pas de version allégée. En 2014, une timide évolution déshabillera le coupé de son aileron de malle et le rendra un plus incisif par l'adoption des réglages de suspension avant plus fermes adopter par son cousin BRZ. En 2016, une version restylée est présentée au salon de New-York, avec une face avant légèrement retravaillée dont les optiques adoptent des LED diurnes. Le style ne change donc pas fondamentalement et permet au GT86 une petite modernisation esthétique. Pourtant, en 2017, la concurrence directe est toujours inexistante, seule l'arrivée de la MX5 ND RF et son toit rigide rapproche la Mazda du GT86.
Et au quotidien : combien ça coûte?
A l'achat, le prix catalogue commence à 32490€ en 2017. Les premières occasions tournent actuellement autour de 18000€.
D'après ce comparateur d'assurance Toyota les tarifs en assurance tout risques (pour une personne célibataire avec 50% de bonus) s’échelonnent de 370 à 975€, avec un tarif moyen aux alentours de 600€.
Conclusion :
On peut regretter que le GT86 soit trop lourd et typé GT pour prétendre être le digne successeur de la Corolla Levin dont il s'inspire et ne soit pas assez performant pour prétendre au surnom de mini Supra. Ce côté "entre-deux" rend son positionnement difficile à définir sur le marché. Toutefois, en ce temps où les Super GTi dominent le marché de la petite sportive à coups de turbo, de châssis de compétition et de pneumatiques semi-slicks, la proposition de Toyota propose les bons arguments à qui veut une conduite authentique, amusante, le tout enrobé d'une carrosserie agréable à regarder et d'un cockpit exclusif. Dans tous les cas, avec le GT86, Toyota est enfin revenu à la voiture plaisir et c'est ce retour réussi qu'il faut saluer.
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