06-01-2017, 23:09:00
Je viens de découvrir ceci :
"Composé à plus de 90% d'éthanol, ce carburant vert peut être utilisé par les poids lourds, les cars et les bus. Toutefois son usage devrait rester limité.
La liste des carburants verts alternatifs au diesel disponibles en France vient de s'étoffer. Homologué en février 2016, l'ED95 attendait une clarification de son régime fiscal (lire l'encadré) pour pouvoir être commercialisé; étape franchie mi-décembre avec le vote de la loi de finances rectificative. Ce carburant composé à plus de 90% d'éthanol peut donc désormais être vendu dans l'Hexaghone.
Son principal atout : il peut être utilisé dans des véhicules lourds à motorisation diesel, grâce à l'ajout d'additifs chimiques. Il apparaît donc, même si son usage très encadré devrait rester limité, comme une alternative au diesel, un carburant de plus en plus décrié.
Aux côtés du biodiesel, des essences contenant de l'éthanol et du gaz carburant, l'ED95 "est une solution supplémentaire pour décarboner les transports", explique Sylvain Demoures, secrétaire général de la Collective du bioéthanol, qui regroupe notamment les producteurs d'éthanol agricole. Les véhicules qui veulent l'utiliser doivent toutefois être équipés de moteurs spécifiques.
VRAI-FAUX Peut-on sortir du diesel en dix ans ?
Si ce carburant est nouveau en France, "cela fait plus de vingt ans que la ville de Stockholm utilise des bus à l'éthanol", affirme Gilles Baustert, directeur marketing de la filiale française du suédois Scania, seul constructeur à proposer actuellement en France des véhicules pour l'ED95. Un millier de véhicules roulent actuellement à l'ED95 dans le monde, dont 600 en Suède, selon lui.
Pas la panacée
Loin d'être la panacée, l'ED95 a aussi ses points faibles. À l'achat, un camion ou un bus roulant à l'ED95 coûte "le même prix qu'un moteur diesel", assure Gilles Baustert, quand un véhicule roulant au gaz naturel peut coûter environ 30% plus cher. En revanche, "son pouvoir calorifique est inférieur à celui du diesel", ce qui fait que "vous faites grosso modo deux fois moins de kilomètres" au litre, reconnaît-il. Et l'entretien de ce type de véhicule est aussi plus contraignant
Autre point faible : la disponibilité. En France, l'ED95 n'est pas vendu dans les stations-service. Il est donc réservé aux flottes captives qui alimentent les véhicules via des cuves stockées sur leurs sites. "C'est un marché qui est relativement limité", note Alain Quignard, expert carburants de l'institut Ifpen. D'autant que d'autres carburants alternatifs au diesel existent déjà pour ces flottes de véhicules : le gaz carburant et le diesel de synthèse, même s'ils polluent davantage.
L'ED95 VENDU MOINS DE 1 EURO LE LITRE HORS TVA
Avant d'être homologué, le carburant a été expérimenté pendant plusieurs années. Les communes de Saint-Quentin (Aisne), Reims (Marne) ou Angers (Maine-et-Loire) ont testé des bus, tandis que le transporteur francilien STAF, spécialiste du transport frigorifique, a testé trois camions. Outre le fait d'émettre beaucoup moins de particules et de gaz à effet de serre que le gazole, l'ED95 a obtenu les avantages fiscaux liés aux carburants renouvelables. Il sera donc possible de vendre ce carburant "entre 80 centimes et 1 euro le litre hors TVA", soit un prix comparable à celui du gazole, assure Jérôme Budua, directeur de Raisinor France, une société basée en Gironde qui produit de l'éthanol à partir du marc de raisin, et partenaire de Scania.
L'ED95 apparaît comme un marché de niche. "Il concerne un nombre de véhicules qui roulent certes beaucoup mais sont peu nombreux par rapport aux véhicules particuliers ou aux poids lourds qui font de très grandes distances. On est plutôt dans la logistique du dernier kilomètre ou des plates-formes de distribution", reconnaît Sylvain Demoures. "C'est une piste d'alternative au diesel, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit la plus convaincante", renchérit Ingrid Mareshal, secrétaire générale de la Fédération nationale du transport de voyageurs (FNTV), qui se penche plus sur le gaz ou l'électricité.
Scania, comme les producteurs d'éthanol, espère que le durcissement des normes environnementales sur le diesel, voire le bannissement que veut appliquer la maire de Paris Anne Hidalgo dès 2025, aidera malgré tout à la diffusion de l'ED95. D'autant que la France est le premier producteur européen d'éthanol, notamment à partir de betterave sucrière.
SOURCE AFP"
"Composé à plus de 90% d'éthanol, ce carburant vert peut être utilisé par les poids lourds, les cars et les bus. Toutefois son usage devrait rester limité.
La liste des carburants verts alternatifs au diesel disponibles en France vient de s'étoffer. Homologué en février 2016, l'ED95 attendait une clarification de son régime fiscal (lire l'encadré) pour pouvoir être commercialisé; étape franchie mi-décembre avec le vote de la loi de finances rectificative. Ce carburant composé à plus de 90% d'éthanol peut donc désormais être vendu dans l'Hexaghone.
Son principal atout : il peut être utilisé dans des véhicules lourds à motorisation diesel, grâce à l'ajout d'additifs chimiques. Il apparaît donc, même si son usage très encadré devrait rester limité, comme une alternative au diesel, un carburant de plus en plus décrié.
Aux côtés du biodiesel, des essences contenant de l'éthanol et du gaz carburant, l'ED95 "est une solution supplémentaire pour décarboner les transports", explique Sylvain Demoures, secrétaire général de la Collective du bioéthanol, qui regroupe notamment les producteurs d'éthanol agricole. Les véhicules qui veulent l'utiliser doivent toutefois être équipés de moteurs spécifiques.
VRAI-FAUX Peut-on sortir du diesel en dix ans ?
Si ce carburant est nouveau en France, "cela fait plus de vingt ans que la ville de Stockholm utilise des bus à l'éthanol", affirme Gilles Baustert, directeur marketing de la filiale française du suédois Scania, seul constructeur à proposer actuellement en France des véhicules pour l'ED95. Un millier de véhicules roulent actuellement à l'ED95 dans le monde, dont 600 en Suède, selon lui.
Pas la panacée
Loin d'être la panacée, l'ED95 a aussi ses points faibles. À l'achat, un camion ou un bus roulant à l'ED95 coûte "le même prix qu'un moteur diesel", assure Gilles Baustert, quand un véhicule roulant au gaz naturel peut coûter environ 30% plus cher. En revanche, "son pouvoir calorifique est inférieur à celui du diesel", ce qui fait que "vous faites grosso modo deux fois moins de kilomètres" au litre, reconnaît-il. Et l'entretien de ce type de véhicule est aussi plus contraignant
Autre point faible : la disponibilité. En France, l'ED95 n'est pas vendu dans les stations-service. Il est donc réservé aux flottes captives qui alimentent les véhicules via des cuves stockées sur leurs sites. "C'est un marché qui est relativement limité", note Alain Quignard, expert carburants de l'institut Ifpen. D'autant que d'autres carburants alternatifs au diesel existent déjà pour ces flottes de véhicules : le gaz carburant et le diesel de synthèse, même s'ils polluent davantage.
L'ED95 VENDU MOINS DE 1 EURO LE LITRE HORS TVA
Avant d'être homologué, le carburant a été expérimenté pendant plusieurs années. Les communes de Saint-Quentin (Aisne), Reims (Marne) ou Angers (Maine-et-Loire) ont testé des bus, tandis que le transporteur francilien STAF, spécialiste du transport frigorifique, a testé trois camions. Outre le fait d'émettre beaucoup moins de particules et de gaz à effet de serre que le gazole, l'ED95 a obtenu les avantages fiscaux liés aux carburants renouvelables. Il sera donc possible de vendre ce carburant "entre 80 centimes et 1 euro le litre hors TVA", soit un prix comparable à celui du gazole, assure Jérôme Budua, directeur de Raisinor France, une société basée en Gironde qui produit de l'éthanol à partir du marc de raisin, et partenaire de Scania.
L'ED95 apparaît comme un marché de niche. "Il concerne un nombre de véhicules qui roulent certes beaucoup mais sont peu nombreux par rapport aux véhicules particuliers ou aux poids lourds qui font de très grandes distances. On est plutôt dans la logistique du dernier kilomètre ou des plates-formes de distribution", reconnaît Sylvain Demoures. "C'est une piste d'alternative au diesel, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit la plus convaincante", renchérit Ingrid Mareshal, secrétaire générale de la Fédération nationale du transport de voyageurs (FNTV), qui se penche plus sur le gaz ou l'électricité.
Scania, comme les producteurs d'éthanol, espère que le durcissement des normes environnementales sur le diesel, voire le bannissement que veut appliquer la maire de Paris Anne Hidalgo dès 2025, aidera malgré tout à la diffusion de l'ED95. D'autant que la France est le premier producteur européen d'éthanol, notamment à partir de betterave sucrière.
SOURCE AFP"