Test - DiRT Rally 2.0, digne successeur ou non ?
Après la sortie en 2017 de DiRT 4, Codemasters revient à la licence DiRT Rally, avec un deuxième opus, qui doit forcément faire face à de grandes attentes vu le niveau du premier...
Ce test a été réalisé sur PC avec un volant Thrustmaster T300RS, volant Ferrari GT.
C'était en 2015, Codemasters surprenait la communauté du simracing en sortant en early access DiRT Rally, un jeu résolument orienté simulation. Autant dire que pour des joueurs attendant avec impatience un successeur à Richard Burns Rally (sorti en 2004), on venait de recevoir le Saint Graal ! Universellement acclamé pour la précision de son gameplay et son exigence, DiRT Rally a ensuite donné naissance à DiRT 4, qui se reposait sur la même physique mais avec des spéciales en général moins difficiles.
Mais en fin d'année dernière, Codemasters a donc annoncé étoffer de nouveau la série DiRT Rally avec un deuxième opus, qui sera disponible dès le 26 février (22 si vous précommandez l'édition Deluxe). Pour faire court, on peut se dire qu'il reprend les très bons points du premier, qu'il ajoute le côté "jeu complet" de DiRT 4 pour donner ce qui pourrait devenir la simulation de rallye ultime.
On retrouve le gameplay génial du premier DiRT Rally dans ce deuxième opus, où l'on peut parfaitement sentir la voiture, et c'est bien là le plus important. Le tout fait très réaliste, que ce soit dans les glisses, les accélérations, les freinages, les transferts de masse, et donc au final le pilotage s'en trouve plus instinctif. Au bout de quelques spéciales avec la même voiture, on commence à pouvoir véritablement jouer avec, en connaissant au mieux ses réactions.
Les indications du copilote sont également plus précises et plus naturelles, grâce à l'implication du copilote professionnel Stéphane Prévot. Les indications sont ainsi plus "modernes", avec notamment des mots comme "ciel" au lieu de "crête", le lexique privilégié actuellement en rallye.
Les habitués du premier DiRT Rally ne seront pas dépaysés par les voitures et les modes de jeu disponibles, les mêmes ères du rallye étant représentées, des années 1960 à aujourd'hui. Mention toutefois à la nouvelle catégorie GT, car le fait d'attaquer une spéciale de rallye au volant d'une GT4 est particulièrement plaisant...
Au niveau des spéciales justement, adieu le générateur automatique de DiRT 4, ici les spéciales sont créées de A à Z par les développeurs de Codemasters. On peut d'un côté s'attrister du fait que l'on pourrait finir par connaître les tracés "par cœur", mais c'est également le cas dans la réalité, les rallyes passant fréquemment sur les mêmes spéciales d'année en année...
Plutôt que d'avoir une infinité de tracés possibles à la base de quelques routes créées, ici tout s'enchaîne naturellement, et la difficulté peut être augmentée d'un cran, puisqu'il est possible de s'entraîner sur les spéciales pour parvenir à la ligne parfaite.
Le nouveau système de gestion de la piste rend toutefois les choses plus compliquées, car si vous partez dans les premières voitures d'un rallye ou en 150e position comme c'est le cas dans le mode "Mon Écurie", la piste change complètement ! Sur tarmac, les cordes seront plus sales plus les voitures passeront, alors que sur graviers la trajectoire sera de moins en moins sale.
Le choix des pneus jouera également un rôle, avec les tendres, les mediums et les durs, mais aussi les pneus pluie, ce qui peut apporter quelques stratégies, notamment sur tarmac, si trois spéciales se suivent, une humide et deux sèches, quels pneus prendre ? La différence est réelle et pourrait rendre les rallyes en ligne particulièrement intéressants.
Au niveau des rallyes, six sont disponibles à la sortie du jeu, et il est un peu dommage de ne retrouver qu'un rallye asphalte (l'Espagne), et cinq épreuves graviers (Australie, Argentine, Nouvelle-Zélande, USA et Pologne). Chacune offre certes son lot de défis, mais le pilotage de base reste le même. Les rallyes neige viendront sous la forme de DLC, avec le Monte-Carlo (asphalte/glace) et la Suède, puis un rallye asphalte supplémentaire, en Allemagne, le 21 mai.
Ces DLC constitueront la première saison de DiRT Rally 2.0, ils seront entrecoupés de DLC voitures, avec par exemple la Citroën C4, la Skoda Fabia, la Ford Focus 2007, etc. Une deuxième saison arrivera ensuite, garantissant un roulement dans les contenus et des mises à jour régulières.
Au niveau des voitures, il y a quand même de quoi bien s'amuser avec la liste des 50 machines initiales ! Il est possible de rouler dans la catégorie de son choix sur le rallye de son choix dans le mode course rapide, mode qui est cette année intégré au online, c'est-à-dire qu'au moment de créer votre épreuve, vous pouvez décider de la mettre en ligne ou hors ligne. Il sera bien sûr possible de rejoindre les parties d'autres joueurs également.
Dans le mode "Mon Équipe", qui remplace ici la carrière, il faudra toutefois commencer par les voitures historiques, et se frayer un chemin parmi toute l'Histoire du rallye au fil des épreuves. Comme sur DiRT Rally, la difficulté sera grandissante au fur et à mesure de la carrière, ce qui n'est en soi pas un grand problème sur la partie rallye, le principal défi étant déjà de terminer une spéciale !
Le Rallycross de retour sous licence officielle
Mais en Rallycross, c'est une autre histoire. Commençant au volant d'une Opel Corsa, vous allez trouver le temps assez long sur les premiers championnats que vous allez faire, car le niveau des adversaires ne sera pas bien folichon ! Et quand on sait qu'un week-end RX est composé de six courses, ça risque d'être vite rébarbatif...
Pour les plus impatients, un mode World Rallycross est disponible, permettant d'effectuer une saison de huit courses (les huit premières du championnat 2018 réel), avec 20 pilotes officiels, et leurs voitures. Et si l'on avait trouvé que le RX était bien trop facile sur le premier DiRT Rally, permettez-moi de vous dire que c'est bien plus délicat ici !
Les IA n'hésitent pas à venir donner quelques petits coups de pare-chocs, mais elles semblent encore un peu trop "robotiques" et prennent très souvent les mêmes trajectoires, que la piste se dégrade ou non, ou même que la trajectoire choisie soit la plus rapide ou non.
Dans le mode "Mon Équipe", vous gérez donc de front vos équipes de rallye et de Rallycross, tout en pouvant également vous engager sur différents événements communautaires en ligne. La participation à toutes ces épreuves vous permet d'accumuler des crédits, vous permettant d'améliorer vos voitures, d'en acheter d'autres, et de recruter de meilleurs membres du staff, qui pourront mieux régler ou réparer votre voiture.
Au final, si l'on peut s'émouvoir de l'absence des WRC récentes, licence oblige, DiRT Rally 2.0 se place en patron des jeux de rallye modernes, et est un bien digne successeur du premier opus ! On aurait préféré avoir au moins un rallye neige inclus dans le package de base, mais il faudra se montrer patient ! Les changements d'adhérence selon les passages permettent d'ajouter une couche d'imprévisibilité au jeu, et de changer le comportement sur les spéciales.
Source Mortorsport