Si vous êtes un lecteur assidu et que vous suivez avec attention les articles History du magazine, alors vous vous êtes peut-être déjà questionné au sujet d'une mention figurant au bas de l'encadré des grandes dates. Cette indication fait référence à deux types de mesure de la puissance des moteurs : brute ou nette. Cela mérite quelques explications...
Alors que la puissance des moteurs en France est exprimée, selon la période, aux normes SAE, DIN ou encore CEE, on trouve au Japon des chevaux JIS. Avant 1985 sur l'archipel nippon, les puissances étaient indiquées en valeur "brute" (
gross), et après cette date en valeur "nette" (
net). Même s'il n'existe pas vraiment d'équivalence, on peut rapprocher grossièrement les anciens chevaux SAE aux chevaux JIS bruts, et les DIN aux JIS nets. Les premiers relèvent de mesures effectuées avec le bloc seul sans ses accessoires alors que les seconds correspondent à des tests avec moteur dans les conditions normales d'utilisation, comprenant donc les systèmes de refroidissement, circuits de charge, échappement, etc. Fatalement, la première valeur brute est ainsi plus avantageuse sur le papier, les puissances annoncées étant supérieures d'environ 15 à 20% par rapport aux mesures nettes.
C'est pourquoi les constructeurs japonais ont dû s'adapter à partir de 1985 et revoir leurs chiffres. D'ailleurs, les brochures d'époque font parfois mention des deux puissances, comme c'est le cas pour la Honda Integra Mk1. Son moteur ZC est alors donné pour 135ch
gross et 120ch
net. Autre exemple chez Toyota avec le 1G-GE, passé de 160ch
gross à 140ch
net.
Tout cela pour dire qu'il faut faire attention lorsque l'on compare les puissances. Un CRX AS53 japonais et son moteur de 135ch (JIS
gross) n'est donc pas forcément plus puissant qu'un modèle français vendu à la même période affichant 125ch (DIN). Même chose pour les Corolla AE86 nippones et leurs 130ch (JIS
gross) comparés aux 124ch (DIN) européens. Eh oui, les chiffres sont parfois trompeurs !
Source Autoworks le blog